Les huit femmes des Indisciplinés au-dessus de tout soupçon

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Publié 29/05/2012 par Annik Chalifour

La troupe de théâtre communautaire de Toronto Les Indisciplinés a présenté la pièce Huit femmes basée sur le scénario de François Ozon (texte original de Robert Thomas) du 23 au 27 mai, sur la scène de l’école Gabrielle-Roy du Conseil scolaire Viamonde. Près de 400 spectateurs sont venus acclamer les talents des huit comédiennes au cours des quatre représentations, dont trois en soirée, plus une en matinée dimanche 27 mai.

La production complète a fait suite à la mise en lecture qui a eu lieu en avril dernier et à la demande générale du public dont la réponse avait été très enthousiaste.

L’habile mise en scène de Lara Arabian, avec Line Montreuil comme assistante, aura permis à l’auditoire de connaître ou redécouvrir les membres de la relève du théâtre amateur de Toronto, dédiés à promouvoir le français sur les planches.

Dans la demeure d’une famille rassemblée à l’occasion des Fêtes, on découvre qu’un meurtre a été commis; le seul homme de la maison a été assassiné. On va de surprise en surprise, de nombreux secrets se révèlent, mais trouvera-t-on la coupable? Un suspense plein de rebondissements! Qui a tué Marcel parmi ces huit différentes sortes de femmes?

Fuir la solitude

«On vit avec un chat, on s’entoure de roses, on attend le printemps pour ne pas vivre seule», chantait Geneviève Brouyaux, alias Mme Chanel, la domestique de la maison. Son interprétation touchante dévoilait peut-être le thème central de la pièce où chacune tentait de camoufler un malaise, de fuir la solitude.

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Augustine, célibataire à la santé supposément fragile (Ève Attali), se réfugiait dans les romans à l’eau de rose tandis que Gaby, sa sœur mondaine et capricieuse (Line Boily), vivait aux crochets d’hommes riches.

Alors que Pierrette, la belle-sœur aux mœurs légères (Régine Guyomard), passait aisément d’un amant à une amante et que Louise, la femme de chambre sans scrupules (Aurélia Peynet), n’hésitait nullement à user de ses charmes auprès de ses patrons pour améliorer sa situation.

Mamy feignant les douleurs de la vieillesse en chaise roulante (Francine Robert-Grainger), dissimulait ses inquiétudes avec un petit verre pendant que Suzon sa petite-fille (Céline Saday), cachait une grossesse imprévue. Sans oublier Catherine, sa sœur cadette effrontée (Renée-Claude Thériault), qui voulait vieillir avant le temps.

La metteure en scène Lara Arabian a su, de façon astucieuse, donner à chacune l’occasion de divulguer son secret par le biais de chansons interprétées en solo en huit tableaux individuels. Un arrimage agréable et divertissant des arts de la scène et du chant.

Aucune d’elles, sinon toutes, auront tué le pauvre Marcel, mari de Gaby…

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Tantôt tragique, tantôt comique

Lara Arabian, metteure en scène et comédienne professionnelle d’origine arménienne ayant longuement séjourné à Paris, est rentrée à Toronto il y a sept ans. «C’est la première fois que je montais une pièce en français», a-t-elle confié à L’Express en entrevue dimanche dernier, suite à la dernière représentation de la pièce.

Ce n’était pas une production facile à réaliser vu le nombre de personnages féminins et d’interactions entre elles. «Une pièce tantôt tragique, tantôt comique, où il fallait trouver le bon rythme pour bien soutenir le spectacle», a commenté Lara.

Beaucoup de travail

«Je tenais aussi à ce que les personnages soient vrais, non des caricatures. On a travaillé très fort pendant des mois. Chacune a partagé sa bio pour assurer le meilleur jumelage entre son caractère et celui de chacun des personnages.»

«On voulait que le spectateur comprenne que ces femmes représentaient tous les êtres humains qui redoutent la solitude et recherchent l’amour.»

Résultat concluant; l’intense travail d’équipe a porté fruit. Les dames ont très bien rendu les personnages; particulièrement lors des chansons individuelles où chacune laissait tomber son masque pour faire éclater ses rêves et ses hantises au grand jour.

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Soulignons également l’excellente direction de la production assumée par Danielle Galipeau et son équipe dont, entre autres, la pianiste Ten Parker, la coach vocal Aviva Chernick, Jill Tomac aux éclairages, les décors et accessoires de Charles Brousseau et Line Montreuil, Majorie Schade et Marc Holowatenko à la régie technique.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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