Les hauts et les bas de l’engagement communautaire

Quatrième et dernier volet de Carrefour Choq

Le panel
Kelly de Fogain, Sylvie Noutie, Fayza Abdallaoui, Jessica Regis, Guillaume Forin, Zaahirah Atchia, Gilles Marchildon
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Publié 04/04/2018 par Chloé Berry

«L’engagement civique n’est pas si compliqué, pas si inaccessible» pour Fayza Abdallaoui, présidente du MOFIF, qui avoue avoir atterri en conseil d’administration un peu par hasard.

S’engager pour la communauté, autrement dit agir pour changer les choses, est-il simple comme bonjour? Choc de culture, manque d’information, peur de prendre la parole… Dans la réalité, il n’est pas facile pour un nouvel arrivant de prendre les choses à bras le corps et d’aider sa communauté d’un claquement de doigts.

Pour aborder cette question de l’intégration des immigrants dans les instances communautaires et civiques, CHOQ FM tablait sur un panel varié composé de personnalités de la francophonie torontoise pour son quatrième et dernier volet de Carrefour CHOQ jeudi dernier dans les locaux du Collège Boréal.

Une petite vingtaine de personnes y a participé pour revenir sur la nécessité et les vices de l’engagement communautaire.

L’altruisme communautaire n’existe pas?

Les panélistes ne le nient pas, s’engager dans la communauté peut être une action stratégique.

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Pour Zaahirah Atchia, la directrice de CHOQ FM, ce n’est pas une tare. «S’engager dans la communauté en tant qu’immigrants est souvent motivé par une aspiration stratégique – établir des contacts, décrocher un emploi – et il n’y a rien de mal à cela.»

Gilles Marchildon, directeur général de Reflet Salvéo, reconnaît que son engagement communautaire lui a permis d’accéder à la plupart de ses postes. «Le bénévolat est un des meilleurs moyens de se faire connaître par des employeurs», atteste-t-il.

Par contre, l’entrepreneure et mère de famille célibataire Sylvie de Noutie maintient que l’engagement est une vocation. Son expérience auprès des refuges d’itinérants l’a poussé à s’élever, à aider les gens et à s’engager.

Kelly de Fogain, entrepreneure et fondatrice de Afropolitan Week of Fashion and Arts, tranche: «l’engagement communautaire commence par la vocation, mais peut naturellement se muer en engagement stratégique».

Zaahirah Atchia
Zaahirah Atchia (micro) ne voit aucun mal à ce que l’engagement communautaire soit stratégique

Pallier au manque d’information

Plusieurs panélistes s’accordent pour dire qu’il y a un manque d’information et d’éducation qui endiguent l’engagement communautaire.

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Pour Kelly de Fogain, il faudrait mettre en place une «éducation civique» pour adultes. Au même titre que les élèves de la 10e à la 12e année, les adultes devraient pouvoir s’informer sur l’action citoyenne.

En tant qu’immigrant, «il y a un choc de culture et une rééducation à faire quand on arrive» poursuit Kelly.

Kelly de Fogain
Kelly de Fogain (micro) souhaite une «éducation civique pour adultes»

Dans cette même veine, le MOFIF apporte une solution en vue des élections provinciales du 7 juin en lançant «Ça nous regarde», une campagne de sensibilisation.

Comment s’inscrire sur les listes, comment communiquer avec les élus, découvrir les candidats… L’association veut informer pour ne laisser aucun immigrant francophone de côté dans ces élections.

Fayza Abdallaoui
Fayza Abdallaoui

Le temps de l’engagement

«Quel que soit notre statut dans la société, il y a toujours quelque chose que l’on veut changer. On ne va pas laisser les autres le faire pour nous», souligne Sylvie. Mais est-ce aussi simple de s’engager?

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Tharcisse Ntakibirora, coordonnateur des services en français du RLISS du Centre-Toronto, annonce que Salvéo cherche deux francophones pour siéger au conseil d’administration. Une jeune femme dans le public se dit intéressée!

L’engagement communautaire n’est pas mort. Cette jeune fille pensait venir assister à une émission de radio et va peut-être se retrouver au conseil d’administration d’un organisme francophone.

De quoi bousculer les préjugés sur l’engagement communautaire. Agir pour sa communauté n’est peut-être pas si difficile que ça après tout.

Tharcisse Ntakibirora
Tharcisse Ntakibirora

Auteur

  • Chloé Berry

    Journaliste à l-express.ca. Formée en sciences politiques et au journalisme en France. Adepte des questions de société et férue d'histoire.

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