La stratégie des Libéraux de replonger la province dans le rouge, à trois mois des élections du 7 juin, ne lui attire pas que les foudres de l’opposition conservatrice: la vérificatrice générale estime que le déficit est presque deux fois plus élevé que ce que prétend le gouvernement dans son dernier budget de 158,5 milliards $.
Dépenses sous-estimées
C’est d’ailleurs une critique récurrente de Bonnie Lysyk, qui qualifie cette fois de «pas raisonnable» la présentation des finances provinciales par le gouvernement, qui «sous-estime les dépenses et les déficits de plusieurs milliards de dollars au cours des trois prochaines années».
Le déficit prévu devrait être relevé de 75% en 2018-2019 (11,7 milliards $ au lieu de 6,7 milliards $), de 85% en 2019-2020 (12,2 milliards $ au lieu du 6,6 milliards $) et de 92% en 2020-2021 (12,5 milliards $ au lieu de 6,5 milliards $).
Au Fraser Institute, qui prône généralement un gouvernement minimaliste, on calcule que le déficit ontarien est encore plus élevé, 32 milliards $, si on ajoute aux dépenses d’opérations les dépenses purement financières.
L’électricité et les fonctionnaires
Selon la vérificatrice, le gouvernement de Kathleen Wynne «n’a pas correctement reflété l’incidence financière réelle» de sa réduction des tarifs d’électricité, décidée en catastrophe l’an dernier face à la grogne populaire et aux critiques du parti de Patrick Brown, encore plus virulentes sous Doug Ford.