Si le déclin de la langue anglaise dans le système juridique québécois ne peut pas être arrêté, le raisonnement pour un accès réel à la justice en français à l’extérieur du Québec sera perdu.
C’est le message transmis par Me Michael Bergman lors de son allocution à la Conférence du 5 mars dernier sur 150 ans de bilinguisme législatif et judiciaire.
Membre du Barreau du Québec et du Barreau du Haut-Canada, Me Bergman est le fondateur et avocat sénior de la firme Bergman & Associés, avocats. Au cours de sa carrière, il a défendu les droits de ses clients devant tous les tribunaux au Québec ainsi que devant la Cour fédérale, la Cour fédérale d’appel, la Cour suprême du Canada et un grand nombre de tribunaux administratifs du pays.
En sonnant l’alarme sur la situation de l’anglais dans le secteur juridique québécois, Me Bergman ne veut pas paraître pessimiste. Il veut plutôt convaincre ses interlocuteurs que quelque chose doit être fait dès maintenant.
Et les exemples qu’il cite ne manquent pas. Il soutient que la version anglaise des lois québécoises n’est pas de haute qualité. Il est d’avis qu’à l’extérieur de la grande région montréalaise, il y a peu de juges administratifs qui peuvent rendre une décision en anglais; les greffiers et bureaucrates de la plupart des tribunaux administratifs auraient de la difficulté à communiquer en anglais. Il soutient qu’à la Cour supérieure, il y a un déclin évident du nombre de juges aptes à communiquer efficacement en anglais. À la Cour du Québec, le bilinguisme judiciaire serait déficient.