Ils ont aussi tenté d’obtenir de l’aide des autorités, mais on ne leur a fourni aucune piste à suivre. Ils ne savent pas par où commencer. Les parents de José Luis ont donc décidé qu’ils allaient effectuer leurs propres recherches. Mme Aguilar continue cependant de téléphoner chaque jour, dans l’espoir que le service officiel d’aide aux disparitions lui donne une bonne nouvelle.
«Des familles comme la mienne et la vôtre, qui n’ont aucun lien avec les gangs, la drogue ou les crimes, vivent ce genre d’attaques. C’est rendu normal et ça arrive à tout le monde», a indiqué Tania Hernandez, une étudiante mexicaine à l’Université York, lors du débat qui a suivi la projection du film.
Les victimes sont généralement des jeunes hommes et femmes entre 20 et 35 ans. Les trafiquants de drogue cherchent des étudiants, des travailleurs, des personnes qui n’ont pas de dossier criminel. On les initie par la suite à faire partie de gangs.
C’est le cas de Dalia, la fille de Natividad Guerrero. Fiancée, elle habitait avec sa nouvelle famille qui était très riche. Elle et son futur mari ont été enlevés à leur domicile. Mme Guerrero se réfugiait dans le déni jusqu’à ce que le corps de sa fille soit retrouvé – sans tête. Elle a manifesté jours et nuits et fait la grève de la faim pour se faire entendre par le gouvernement mexicain, se rendant même jusqu’à Washington pour demander l’aide du gouvernement américain.
Désespérée, la femme a été témoin d’une conversation entre des prisonniers, lors d’une visite dans un établissement carcéral à la recherche d’informations. Ces derniers n’avaient aucune idée qu’ils s’adressaient à la mère de leur victime: ils avaient attaché, torturé et battu une jeune femme. Puis ils avaient coupé sa tête et jouaient avec, prétendant l’embrasser. C’est à ce moment que Mme Guerrero a réalisé qu’on parlait de sa fille.