Les dieux de l’Olympe sont parmi nous

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 15/07/2014 par Gabriel Racle

Ils ont atterri au Musée de la civilisation de Québec où ils seront présents jusqu’au 15 mars 2015. Ils nous offrent ainsi la possibilité de faire leur connaissance, une occasion rare que l’on ne manquera pas de saisir, si on le peut: c’est une première en Amérique du Nord.

Une culture

Une telle exposition, car c’est bien de cela qu’il s’agit, est intéressante à plus d’un titre, culturel, intellectuel, artistique notamment. Car découvrir ce que l’on appelle la mythologie grecque, c’est s’initier à une culture qui, par l’entremise de l’empire romain, s’est largement répandue en Europe, avec des aménagements éventuels.

«La religion n’est pas l’affaire d’une croyance privée; elle est avant tout publique et concerne la communauté, d’où ses implications importantes avec la vie politique. En fait, elle ne se cantonne pas à certaines sphères de la vie quotidienne mais peut concerner tous ses aspects.

En sorte, les Grecs de l’Antiquité n’établissaient pas vraiment de différence entre le domaine religieux et le profane: chaque moment de la vie peut être rythmé par un rite plus ou moins formel, une prière, une pratique religieuse.» (La religion grecque, Wikipédia) Pour reprendre une expression moderne, la société grecque n’était pas laïque.

Des croyances

Il ne faudrait pas non plus prendre cette mythologie au sens péjoratif ou n’y voir que des représentations d’outre-temps. C’est plutôt l’occasion de réfléchir à une question fondamentale qui préoccupe les humains sans doute depuis la nuit des temps: qui sont-ils et que font-ils dans ce monde?

Publicité

Le recours à une sphère céleste, sous une forme ou sous une autre, existe depuis longtemps comme réponse à cette préoccupation majeure. La réponse des Grecs est tout aussi respectable que celle d’autres religions, un mot qui d’ailleurs n’existait pas dans l’antiquité grecque.

L’exposition

C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’importante présentation que Michel Côté, directeur général des Musées de la civilisation, fait de cette exposition et de la façon dont elle apporte une réponse culturelle aux objectifs du Musée de la civilisation.

«L’exposition Les maîtres de l’Olympe. Trésors des collections gréco-romaines de Berlin est à la mesure de son sujet: magistrale! Elle permet de répondre à deux des préoccupations du Musée: pouvoir traiter du thème de la mythologie et présenter des objets d’une collection exceptionnelle.

Le Musée étudie la société dans son sens le plus large, il est donc important de retourner aux sources pour construire des repères et décoder le monde contemporain, a-t-il ajouté. Par ailleurs, cette exposition nous donne le privilège de présenter, pour la première fois en Amérique du Nord, des pièces prestigieuses et significatives d’art gréco-romain provenant du Musée des antiquités de Berlin, dont la collection est devenue une référence mondiale.»

Richesse de l’exposition

Les maîtres de l’Olympe donnent donc aux visiteurs la rare possibilité de découvrir ces pièces qui demandent habituellement de se rendre à Berlin pour les entrevoir au Musée des antiquités de cette ville. Celui-ci possède l’une des plus prestigieuses collections d’art gréco-romain reconnues dans le monde comme étant d’une importance historique, culturelle et artistique unique.

Publicité

Parmi plus de 160 chefs-d’œuvre exceptionnels – statues, sculptures, céramiques, bijoux… –, figurent une tête de Zeus de Dresde (IIe siècle) d’après un original grec (environ 440 à 420 av. n. ère), une amphore à col décorée d’une scène d’Héraclès et du sanglier d’Érymanthe (VIe siècle av. n. ère), le torse d’une statue de la déesse Artémis, une statuette de bronze d’Apollon, un relief de marbre décoré d’une Victoire sacrifiant un taureau, etc.

L’univers olympien

L’univers olympien s’est constitué au fil du temps sur un modèle très anthropomorphique, comme dans d’autres civilisations, en commençant par la civilisation mésopotamienne. Mais les dieux grecs ne sont pas extérieurs au monde, ils n’ont créé ni l’univers ni les hommes, mais ont été eux-mêmes créés. Ils n’ont pas toujours existé, ils ne sont pas éternels, mais seulement immortels.

Et au fur et à mesure de leur parcours, les visiteurs découvrent chacun des maîtres de l’Olympe, leurs pouvoirs, leurs fonctions, le culte associé à Dionysos, les sanctuaires et les offrandes, les rites et les festivités et, enfin, les jardins romains.

Un livre utile

À l’occasion de cette exposition, Beaux Arts éditions publie un catalogue offrant un accompagnement didactique aux visiteurs, comportant une iconographie considérable: un joli rendez-vous avec les dieux de l’antiquité grecque et leur représentation à travers l’histoire.

Ce petit ouvrage relié de 116 pages, disponible auprès du Musée, est un guide, un souvenir, un document pédagogique de découverte très bien conçu.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur