«Le déficit de 30 milliards $ du gouvernement de Justin Trudeau a produit une croissance économique de 0.1%» : de 1,8% en 2015 à 1,9% prévue en 2017. Ça ne justifie pas un tel niveau d’endettement, selon Maxime Bernier, candidat à la direction du Parti conservateur du Canada, de passage à la tribune du Club canadien de Toronto mardi dernier, la veille du dépôt du deuxième budget du ministre Bill Morneau.
Ce serait plus acceptable si ces déficits représentaient des investissements dans des infrastructures matérielles ou des programmes qui serviront aux prochaines générations, poursuit-il. Mais ce sont plutôt, selon lui, des dépenses sociales à court terme peu performantes: «les jeunes hériteront surtout des dettes et des taxes».
Considéré comme l’un des meneurs dans cette course à la succession de Stephen Harper qui connaîtra son dénouement le 27 mai, Maxime Bernier estime qu’il serait particulièrement bien placé pour négocier avec la nouvelle administration Trump à la Maison-Blanche, qui veut rouvrir l’accord de libre-échange canado-américain.
Seul des 14 candidats conservateurs à proposer l’abolition de la «gestion de l’offre» dans le secteur agricole, notamment pour les produits laitiers et le poulet, le libertarien de la Beauce propose d’échanger ce protectionnisme canadien – en tête de liste des revendications américaines – contre le libre accès du bois d’oeuvre canadien aux États-Unis, l’un des secteurs menacés par le protectionnisme du nouveau président républicain.
L’IEDM – de toute évidence une source d’inspiration pour M. Bernier – publiait d’ailleurs le lendemain une de ses notes économiques reprenant exactement cette idée.