Si le Parti progressiste-conservateur était au pouvoir en Ontario, on parlerait de «coup d’État».
Il devient de plus en plus difficile de croire que les conseillers du chef de l’opposition officielle et ses députés ont immédiatement réclamé sa démission, le soir du 24 janvier, sur la foi des deux seules allégations d’«inconduite sexuelle» rapportées par CTV.
Tant chez ses adversaires que dans l’entourage de Patrick Brown, il fallait qu’on ait connaissance de gestes plus graves, plus fréquents, plus récents, plus symptomatiques d’une nature grossière – indigne d’un premier ministre et d’un leader dans n’importe quel domaine – que ces avances maladroites ou brusques faites à ces deux jeunes femmes il y a 5 et 10 ans.
Si ce n’est pas le cas, on a un examen de conscience à faire sur les limites du mouvement #moiaussi et les responsabilités des médias.
Patrick Brown taxait probablement depuis longtemps la patience de nombreux responsables du parti, entre autres avec les controverses et les poursuites judiciaires entourant certaines assemblées de nomination de candidats. Ils auraient saisi ce scandale pour le remplacer par une personnalité plus sympathique comme Vic Fideli, susceptible de les mener à la victoire le 7 juin, voire à une victoire encore plus impressionnante qu’avec Patrick Brown.