Les organismes nationaux représentant les parents, les communautés et les conseils scolaires réclament que soit modernisée la façon de répartir les fonds fédéraux – 150 millions $ par année – dirigés vers l’enseignement du français langue première, afin de mieux respecter les droits des francophones de gérer leurs écoles.
Dans un rapport intitulé Objectif 2018/2023, la Commission nationale des parents francophones (CNPF), la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) revendiquent auprès du ministère du Patrimoine canadien des «aménagements significatifs» en vue de la signature du prochain Protocole d’entente relatif à l’enseignement dans la langue de la minorité et de la langue seconde, que le ministère renouvelle tous les cinq ans avec le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (CMEC).
Même si l’éducation est de juridiction provinciale, Ottawa verse de l’argent aux provinces et territoires «pour les coûts supplémentaires liés à l’enseignement du français langue première, par exemple pour l’embauche d’animateurs culturels», explique Valérie Morand, gestionnaire des communications à la FNCSF, qui représente 28 conseils scolaires accueillant 160 000 élèves (dont les 12 conseils ontariens et leurs 100 000 élèves) .
Cet argent du ministère du Patrimoine canadien va cependant directement aux provinces et territoires (par l’entremise du CMEC), et le Protocole actuel n’exige pas que les conseils scolaires en situation minoritaire soient consultés, ce qui contrevient à la Loi sur les langues officielles et à la Constitution (qui reconnaît aux minorités de langues officielles le droit de gérer leurs écoles).
Ce Protocole, qui date de 1970, «présente des lacunes fondamentales qui minent l’efficacité des mesures prises par le fédéral», lit-on dans le rapport.