Les Congolais de Toronto alertent sur le génocide dans leur pays

«Silence complice» des autorités canadiennes

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Les Congolais devant le parlement de l'Ontario. Patrick Mpiana Kaketa exhorte nos gouvernements à ne pas se faire complice de la guerre dans l'Est de la RDC. Photo: Jimmy Mavuba
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Publié 04/03/2024 par Jimmy Mavuba

Les Congolais de Toronto ont marché au centre-ville, ce samedi 2 mars, pour dénoncer le génocide qui se déroule depuis des années dans leurs pays.

Ils sont partis du Yonge-Dundas Square pour passer devant le parlement ontarien et stopper devant le consulat des États-Unis sur l’avenue University, où une déclaration a été lue.

Dans leur mémorandum envoyé aux gouvernements fédéral et provincial, ils dénoncent «l’indifférence du Canada et de la communauté internationale» face à leur calvaire. Ils demandent un soutien des dirigeants canadiens pour mettre fin au «génocide».

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Les Congolais devant le parlement de l’Ontario.

Des millions de morts

À ce jour, les ONG des droits de l’homme comptabilisent des millions de morts dans les conflits armés dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Environ 10 millions de morts et 7 millions de personnes déplacées selon l’Agence des Nations Unies pour les migrations.

Ce samedi 2 mars, ils étaient une centaine ces Torontois originaires de la RDC qui ont répondu présents à l’appel lancé par l’ACO, l’Association des Congolais de l’Ontario.

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L’initiative de cette association est une façon de soutenir la position du gouvernement congolais, dénonçant le génocide qui se passe sous un silence qu’il qualifie de complice de la part de la communauté internationale.

Devant Queen’s Park, les Congolais ont déposé un mémorandum pour attirer l’attention du gouvernement provincial, espérant, par sa large diffusion, trouver un écho favorable.

Dix millions des morts dans les conflits armés devenus quotidiens dans l’Est de la RDC, l’ACO, via son président Patrick Mpiana Kaketa, estime que trop c’est trop.

«Faut-il encore combien des morts pour que le monde se préoccupe enfin de notre situation?», demande-t-il. «Le Canada qui fait partie du G7 est bien informé de notre calvaire, mais fait la sourde oreille. Ils sont conscients que leurs alliés les états unis soutiennent la guerre d’agression du Congo, nous le réveillons pour qu’il dénonce et se dissocie de cette position afin de préservé son image de paix.»

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Patrick Mpiana Kaketa, président de l’Association des Congolais de l’Ontario.

Le calvaire des victimes

«Les jours passent et le nombre des morts s’accroît. Difficile de faire un bilan actuel du génocide qui dure depuis deux décennies déjà», s’exclame Charles Baruti, une des victimes qui vit depuis deux ans maintenant à Toronto. Il dit avoir perdu toute sa famille dans la guerre à l’Est du Congo.

«On ne sait même plus compter les morts, chaque jour des massacres, les femmes se font violer, des mutilations aux vues et au su de tout le monde, les grandes puissances savent, mais ne nous calcul pas. Comme c’est pour les minerais, prenez-les sans faire couler du sang.»

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Charles Bariti.
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Les Congolais dénoncent la guerre dans l’Est de la RDC, le rôle du Rwanda et la complicité des États-Unis et du Canada.

Devant le consulat des États-Unis, ces Torontois d’origine congolaise ont accusé directement les USA de parrainer le génocide par son soutien au Rwanda, un petit pays voisin qui, selon eux, déstabilise en permanence l’Est du Congo.

Les Congolais de Toronto n’en sont pas à leur première action dénonçant ce génocide. Un des participants à la marche, Véronique Muania, dit désespérer de l’attitude du Canada qu’elle qualifie de complice.

«Ça fait plus de 15 ans que nous dénonçons cette situation qui ne fait que s’empirer. Dites-nous si nos morts ne comptent pas devant vos yeux, comme ça, on va aller chercher ailleurs.»

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Véronique Mwania.

Les minerais et le génocide

Pour comprendre la source de l’insécurité qui règne dans l’Est du Congo, on souligne que son sous-sol contient les minerais le plus riches et le plus recherchés dans le monde. Le coltan, par exemple, qui participe à la fabrication de nos portables et des batteries pour les voitures électriques.

Le Congo détient plus de 60% des réserves mondiales de coltan. Ce serait la principale raison de l’instabilité du Congo depuis maintenant deux décennies.

La reprise de la guerre dans cette partie du pays, imputée aux rebelles rwandais du M23, a déplacé des populations entières. Le pays a fait un appel à l’aide internationale, estimant avoir besoin d’au moins 2 milliards $ pour encadrer ces populations sinistrées.

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