Les Ballets Trockadero de Monte Carlo: du classique au comique

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Publié 22/01/2008 par Sandy Plas

Les célèbres Ballets Trockadero de Monte Carlo étaient de passage dans la Ville-Reine le week-end dernier pour deux représentations exceptionnelles. Le public torontois était nombreux à venir applaudir une prestation pour le moins originale.

Les allées du Elgin Theatre étaient emplies d’une foule éclectique en ce dimanche hivernal. Couples, familles, amis, les Trocks – comme on les surnomme – semblent toucher tous les publics.

À première vue, ces danseurs- là ont tout de vrai: tutu, pointes, diadème et grâce des mouvements. Mais quelques secondes suffisent à éloigner la comparaison. Les danseurs en question sont en réalité des hommes et leurs chorégraphies révèlent quelques… imperfections!

C’est là toute la démarche de la troupe, qui cherche à parodier et travestir les célèbres Ballets russes. Créés à New York en 1974 par des amoureux de la danse classique cherchant à offrir une autre image de leur art, les Ballets Trockadero de Monte Carlo se sont depuis produits dans plus de 500 villes à travers le monde. Au début relégué dans les représentations de seconde zone de Broadway, le Ballet acquiert peu à peu ses lettres de noblesse auprès de la critique et du public.

Celui-ci semble en effet répondre présent. À peine les rideaux levés, les premiers danseurs sont accueillis à grand renfort d’éclats de rire. L’ouverture du spectacle se fait avec l’énumération des noms de chaque artiste, laissés à l’appréciation de chacun… Minnie Van Driver, Stanislas Kokitch, Sveltana Lofatkina ou encore Katarina Bychkova font alors leur entrée sur scène.

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Les traits de la danse classique sont poussés à l’extrême, la grâce est forcée, les sourires guindés et les pas quelque peu décalés… Chaque danseur y va de sa faute de coordination ou de sa chute impromptue.

Le ballet s’ouvre avec Les Sylphides, classique du genre, sur une musique de Frédéric Chopin, pour continuer sur Go For Barocco, dans un ensemble moderne et coloré. Le spectacle s’achève sur Paquita, mêlant chorégraphies énergiques et costumes flamboyants.

Parodie et travestissement laissent tout de même percevoir les compétences artistiques manifestes des danseurs, qui maîtrisent parfaitement les gestes techniques classiques.

Et c’est à ce niveau que se situe toute la frustration du spectacle. Les scènes de danse véritable sont trop rares et entrecoupées d’effets comiques parfois prévisibles et redondants.

Si l’on répond présent sur les premières scènes humoristiques, celles-ci s’essoufflent sur la longueur et ne réussissent au final qu’à nous faire tout juste sourire.

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Arlene Croce, célèbre critique du New Yorker, dit en 1974 que «le monde se divise en deux parties: ceux qui aiment les Trocks et ceux qui les détestent.» L’adage vaut encore aujourd’hui.

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