Lepage à l’opéra: une expérience hors de l’ordinaire

The Nightingale and Other Short Fables à la COC

Canadian Opera Company
Jane Archibald (le rossignol), Oleg Tsibulko (l'empereur) et Lindsay Ammann (la Mort) dans The Nightingale and Other Short Fables, opéra mis en scène par Robert Lepage à la COC à Toronto. (Photo: Michael Cooper)
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Publié 20/04/2018 par Martine Rheault

Le public et les critiques semblent toujours aussi fascinés et enthousiastes par Robert Lepage, passé maître dans la conception de dispositifs scéniques complexes. Tout au cours de sa carrière, Lepage réinvente et revoit les façons traditionnelles du théâtre.

Dans The Nightingale and Other Short Fables, présenté jusqu’au 19 mai par la Canadian Opera Company (COC) au Four Season for the Performing Arts, le metteur en scène québécois s’emploie à transgresser les conventions opératiques.

Le concept du design surprend. Les chanteurs lyriques jouent et manipulent des marionnettes dans un bassin d’eau planté dans la fosse de l’orchestre, flanqué de plates-formes sur les deux côtés. Le chœur se dresse devant l’orchestre situé en arrière-plan de la scène, et des hommes-grenouilles manipulent un ensemble complexe d’éléments du décor.

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Les ténors Miles Mykkanen et Owen McCausland, le chef d’orchestre Johannes Debus, les baritons Bruno Roy et Oleg Tsibulko. (Photo: Michael Cooper)

Johannes Debus, directeur musical de la COC, dirige un programme mettant en vedette la musique de Stravinsky. La première partie débute par de courtes pièces vocales et instrumentales, redonnant vie à de burlesques fables russes.

Bien en vue, sur le côté jardin, d’habiles acrobates d’Ex-Machina (la compagnie de Lepage) font apparaître cheval, renard, lapins, qui surgissent sur un écran horizontal au-dessus de l’orchestre. La magie opère et le public retombe en enfance dans cette fiesta d’animaux imaginaires.

Pour donner vie visuellement aux contes, Lepage utilise la plus vieille technique, qui serait selon lui à l’origine du théâtre. «L’homme était assis autour d’un bon feu dans une caverne, racontant des histoires, et un jour il se leva et utilisa son ombre pour illustrer son histoire. Le théâtre est né en n’utilisant rien de plus que la lumière et l’imagination

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Une scène de The Nightingale and Other Short Fables à la COC. Chef d’orchestre: Johannes Debus. (Photo: Michael Cooper)

Le programme s’achève sur la pièce maîtresse de la soirée: le Nightingale. Ce conte lyrique russe, basé sur celui de Hans Christian Andersen, raconte le lien qui unit un rossignol et son empereur. Soulignons la participation de Jane Archibald, soprano canadienne de renommée internationale, artiste en résidence à la COC, dans le rôle du rossignol.

Owen McCausland joue le pêcheur qui découvre le rossignol. Christian Van Horn incarne l’empereur, dont la vie est sauvée par le rossignol. Et on retrouve Lindsay Ammann dans le rôle de la Mort qui menace l’empereur.

Les costumes du Nightingale s’inspirent du théâtre traditionnel de marionnettes vietnamien et japonais (bunraku). Les expressions des magnifiques marionnettes, conçues par Michael Curry et manipulées par les membres du chœur, sont cependant difficiles à percevoir de la salle. Mais, l’ensemble est visuellement magnifique.

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Une scène de The Nightingale and Other Short Fables à la COC. (Photo: Michael Cooper)

Le Nightingale and Other Short Fables est présenté les 1, 2, 10, 12, 13 et 19 mai. Durée: deux heures vingt-deux minutes incluant l’entracte. Chanté en russe avec surtitres anglais.

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