Hugues Corriveau s’est inspiré de Gregory Crewdson, photographe américain qui a réalisé plus de 200 tableaux photographiques sur l’envers du rêve américain, pour concocter 43 brèves nouvelles regroupées sous le titre Dérives américaines.
Il est tour à tour question d’êtres désemparés, de situations improbables, de cérémonies, de temps suspendu, de troubles ou de violences.
Ennui profond
La nouvelle intitulée Les tâches quotidiennes décrit l’univers d’une épouse entièrement consacrée à son mari, les mains dans l’eau de son évier. Je n’ai pas pu faire autrement que penser à La Sagouine et à Gapi.
Corriveau met souvent en scène des personnages souffrant «d’un ennui profond qui n’exclut pourtant pas un bonheur trop simple, si tranquille qu’il ne suscite aucune envie».
Ailleurs improbable
Dans la nouvelle Seuls, avec eux-mêmes, nous suivons d’abord Ashley, fascinée par un ailleurs improbable. L’auteur écrit que cette femme est dans la rue où il n’y a personne, puis ajoute qu’Ashley est à peine une personne. Plus loin, Lauryn est dans un supermarché où l’accumulation de chariots vides mérite plus d’attention qu’elle.