C’est ce qu’on pourrait appeler l’enfance de l’art: rassembler en trois quarts d’heure les mélodies les plus familières d’une demi-douzaine de compositeurs les plus célébrés – et accessibles – qui logent à l’enseigne «classique», et emballer le tout à l’intention des mélomanes en herbe ou, plus exactement, à l’intention de leurs parents bien intentionnés.
Tandis que les enregistrements maintes fois primés de Beethoven habite à l’étage et Vivaldi: la clef du mystère encadraient la musique dans une trame narrative, la collection «Le meilleur de…», de l’éditeur Enfants classiques, passe à -l’étape suivante: cette fois, ce ne sont que des extraits d’œuvres qu’on nous propose, cernant la carrière de Bach, Vivaldi, Mozart, Hændel, Beethoven et Tchaikov-sky en une poignée de thèmes figu-rant parmi nos dénominateurs communs.
L’approche fragmentaire de telles compilations laisse l’impression que le legs de trois siècles de culture musicale européenne peut être condensé dans un juke box bourré de mélodies tantôt enfantines (Ah, vous dirais-je maman de Mozart), tantôt exubérantes (Le Printemps de Vivaldi), tantôt pathétiques (l’iné-vitable premier mouvement du Concerto pour piano de Tchaikovsky).
Mais à une époque où tout ce qui relève de la culture nous est coupé en petites bouchées aisément digestibles, l’approche n’a rien de surprenant. Et si la démarche suscite au passage quelques vocations (de musiciens ou, tout le moins, de mélomanes), alors le pari d’Enfants classiques aura été gagné.
Coffre à bijoux
En surface, Joyaux de la Renaissance et Joyaux du Baroque ne sont que deux compilations parmi tant d’autres (des «samplers», selon le jargon de l’industrie), dont le but apparent est de mettre en valeur les artistes – et donc le catalogue – Analekta, la plus importante maison de disques classiques du Québec.