Lectures pour enfants cet été: à la plage ou à balconville

Lauréats du concours la Forêt de la lecture

Prix peuplier: La doudou qui aimait trop le chocolat, de Claudia Larochelle, Illustré par Maira Chiodi (Éditions de la Bagnole). Prix Tamarac: Gladiateurs virtuels, de Paul Roux (Bayard Jeunesse). Prix Tamarac Express: Mammouth Rock, d'Éveline Payette, Illustré par Guillaume Perreault (La courte échelle).
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Publié 13/07/2019 par Mary Elizabeth Aubé

Les livres pour enfants lauréats du concours du récent concours La Forêt de la lecture proposent des histoires accrochantes qui seront des compagnons parfaits des vacances, tant à la plage qu’à balconville.

Pour les plus jeunes, il s’agit de l’histoire d’une adorable doudou vivante. Pour les lectrices et lecteurs débutants, un miniroman graphique humoristique sur la découverte d’un animal préhistorique. Pour les onze ans et plus, un roman avec illustrations sur les gladiateurs de l’âge moderne.

La Forêt de la lecture

La Forêt de la lecture est un programme de lecture récréative dont le but est de susciter l’amour de la lecture en célébrant les livres, les éditeurs, les auteurs et les illustrateurs canadiens.

C’est une initiative de l’Association des bibliothèques de l’Ontario (ABO). Les enfants peuvent participer à ce programme pendant l’année scolaire à leur bibliothèque publique locale, leur bibliothèque scolaire ou à titre individuel.

Le comité de sélection des finalistes se compose de praticiens de bibliothèque. Les élèves qui lisent un certain nombre de livres dans leur programme ont la possibilité de voter pour les livres gagnants.

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Trois prix, trois niveaux de difficulté

La Forêt de la lecture décerne des prix en français dans trois catégories qui regroupent les livres selon leur niveau de difficulté.

Prix Peuplier : Livres d’images qui ont peu de texte, des sujets simples et conviennent parfaitement à la lecture à haute voix (pré-maternelle jusqu’en deuxième année).

Prix Tamarac Express : Courts miniromans et documentaires, maximum de 100 pages ou livres d’images plus avancés. Le texte est plutôt gros, il y a des images et le vocabulaire et les temps de verbes sont relativement simples (troisième année jusqu’en cinquième année, selon le livre et le niveau de l’enfant).

Prix Tamarac : Romans de 100 à 250 pages, albums avec un sujet mature ou des documentaires. Le texte est plutôt petit, il y a peu ou pas d’illustrations et les temps de verbes et le vocabulaire sont relativement complexes. (Sixième année jusqu’en huitième année, selon le livre et le niveau de l’enfant)

La doudou qui aimait trop le chocolat

Les plus jeunes seront enchantés par l’album La doudou qui aimait trop le chocolat, Prix Peuplier 2019, écrit par Claudia Larochelle, illustré par Maira Chiodi et publié par Éditions de la Bagnole. Le personnage principal est une doudou en peluche qui sourit, fait des grimaces, parle et pleure. Son faible pour le chocolat risque de l’entraîner vers le malheur.

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Quand on trouve des traces de pas correspondant à celles de la doudou dans la chocolaterie voisine qui a été est volée, l’affaire se corse. Heureusement, tout finit bien!

L’auteure Claudia Larochelle explique qu’elle doit à sa fille Ophélie l’inspiration du personnage de la doudou: «C’est en entrant dans son monde, son imaginaire, ses fascinations et adorations, comme envers sa doudou à elle, un lapin en peluche qu’elle ne voulait jamais laver, que j’ai eu l’idée d’écrire La doudou qui ne sentait pas bon, le premier livre avec le personnage de la doudou qui est devenu par la suite une série de trois livres.»

Approbation sa de fille de quatre ans

«Ma petite fille de quatre ans a signalé son approbation sans réserve du livre en en demandant quatre lectures de suite la première fois que nous l’avons lu!»

«Elle a repéré le livre immédiatement en entrant dans le salon, attirée par le dessin de la grande doudou à l’air aimable sur la couverture.»

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«En lisant l’histoire, nous avons beaucoup compati avec la doudou parce que nous aussi, nous aimons trop le chocolat! Avant et après la lecture, nous nous sommes amusées à discuter de nos préférences parmi les dessins de chocolats alléchants.»

«Un amour infini pour les mots»

Une vraie passion anime l’auteure Claudia Larochelle. En parlant des jeunes qui lisent ses livres, elle dit: «Les voir aimer les livres, les prendre dans leurs petites mains, rire, en redemander et, je l’espère, ne jamais cesser de les adorer, c’est une grande victoire dans le coeur d’une écrivaine qui a un amour infini pour les mots et qui ne cesse de prôner l’importance de l’alphabétisation et la sauvegarde de la langue française.»

Claudia Larochelle. Photo: Maude Chauvin.

Pour qu’un ovale rose avec des yeux et des bras en forme de bâtonnets de popsicle puisse nous inciter à lire un livre plusieurs fois de suite, il faut que l’illustratrice ait du talent, et c’est le cas de Maira Chiodi. Elle décrit l’importance qu’ont eu les livres pour elle dans sa jeunesse : «Ils ont été la porte pour moi d’acquérir l’amour de la lecture. Ils m’ont touchée de telle façon que je suis devenue illustratrice!»

Mammouth rock

Le jeune Louis fait une présentation en classe sur le sujet de son animal de compagnie préféré qui est le surprenant Mammuthus rockus, une «variété rockeuse de mammouth», «la plus géniale et la plus cool» parmi les différentes espèces de mammouths. Cet énorme animal hirsute, préhistorique — et fictif!— serait l’ancêtre des musiciens rock aux longs cheveux (d’où le mot rock du titre).

Tout le reste de l’histoire est aussi inventif et hilarant que ce début, car on suit la présentation de Louis qui zigzague entre le récit de la découverte de cet animal par des scientifiques (eux aussi fictifs) et la description de ses propres recherches en vue de sa présentation.

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Ce miniroman graphique, lauréat du Prix Tamarac Express 2019, accroche facilement son public par un joyeux mélange de formes. La couverture imite un cahier d’exercices, certaines pages seraient les notes prises par Louis lors de ses recherches, alors que d’autres pages ressemblent à des pages de bande dessinée.

Celles-ci mettent en scène la salle de classe avec l’enseignante, le confiant et passionné petit Louis, et les autres élèves. D’abord sceptiques quant au sujet choisi par Louis, ceux-ci finissent par en être tellement emballés qu’ils refusent d’aller à la récré car ils préfèrent écouter la fin de la présentation de Louis qui a débordé le temps alloué.

Le premier livre d’Éveline Payette

Mammouth rock est écrit par Éveline Payette, illustré par Guillaume Perreault et publié par La Courte Échelle. L’auteure a fait ses études en théâtre et aussi en petite enfance. Elle travaille dans le domaine du théâtre jeune public auprès du milieu scolaire. Mammouth rock est son premier livre.

Éveline Payette. Photo: Chantal Lecours.

Guillaume Perreault, illustrateur de Mammouth rock, a déjà gagné le Prix Tamarac Express 2017 en tant qu’auteur et illustrateur du Facteur de l’espace (Éditeur La Pastèque). Il s’agit d’un facteur qui livre des lettres et des colis à travers la galaxie en voyageant dans son vaisseau spatial.

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Il a aussi illustré plusieurs autres albums, dont Les Broccolis zombis (écrit par Lili Chartrand, publié par La Courte Échelle) et une série de livres avec le personnage Simon (écrits par Simon Boulerice et publiés par Fonfon).

Gladiateurs virtuels

Marcus est un adolescent plutôt timide qui devient grisé par un mélange de peur et d’audace lorsqu’il relève une série de défis en jouant à un nouveau jeu en ligne à la mode, Altius.

Le danger qu’il court en entreprenant les tâches associées aux défis ne touche pas seulement lui, mais aussi le voisinage et les autres élèves dans son école. Tout pour le plaisir de voir son personnage de gladiateur virtuel récompensé de points par la communauté en ligne qui joue au même jeu. Il accomplit une tâche après l’autre jusqu’au jour oὺ la police s’en mêle.

L’action avance à une vitesse rapide dans de courts chapitres. Le texte est égayé par des illustrations simulant les écrans du jeu qui affichent les tâches à accomplir, et aussi par des clavardages échangés entre Marcus et d’autres joueurs. Gladiateurs virtuels, Prix Tamarac 2019, est écrit et illustré par Paul Roux, et publié par Bayard Canada.

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Inspiré par le monde mystérieux du Web

Paul Roux affirme l’importance de l’Internet comme inspiration de son livre en disant: «Pour Gladiateurs virtuels, c’est ce qui touche le monde mystérieux du Web qui m’a insipiré. Car, sur la toile, tout peut arriver. Comment savoir avec qui on est en contact réellement et quelles sont les véritables intentions de nos interlocuteurs? Dans ce monde virtuel, tout peut arriver, le meilleur comme le pire, mais surtout le pire.»

L’auteur a bien réussi a recréer l’univers des jeux en ligne, à en juger par la réaction très enthousiaste de plusieurs élèves qui ont lu Gladiateurs virtuels dans la sixième année de Monsieur Thomas, un enseignant de ma connaissance dans une école de langue française de Toronto. Les illustrations et les clavardages ont bien joué leur rôle de signes du réel.

Rendre le récit efficace et vivant

Paul Roux explique sa méthode créative: «Pour chaque nouvelle histoire, il faut trouver la meilleure formule, la plus inspirante et la plus percutante, pour rendre le récit efficace et vivant. C’est la raison pour laquelle j’oscille sans cesse entre l’écriture de romans, d’albums jeunesse et de bandes dessinées, et l’illustration de textes écrits par d’autres auteurs.»

Paul Roux

Ayant été moi-même entraînée par l’action du livre, je n’étais pas surprise d’apprendre que Paul Roux envisageait un public très large pour ce livre. En effet, il dit: «Lorsque j’écris un roman tel Gladiateurs virtuels, je n’écris pas pour les jeunes ni pour les adultes. J’écris tout simplement un roman qui, dans le cas présent, est aussi lu par des adultes.»

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Selon Paul Roux, la lecture occupait «une place immense» dans sa jeunesse. Quant aux auteurs particuliers qui l’ont influencé, il dit: «Voici quelques-uns des créateurs qui ont bercé mon enfance et mon adolescence, et que je conseille à tout le mon de lire ou de relire: Goscinny, Uderzo, Franquin, Hergé, Gotlib, Greg, Stan Lee, Jules Vernes, Henri Vernes, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Homère, et Virgile.»

À la Bibliothèque et en librairie

Les éléments évalués par le comité de sélection pour la Forêt de la lecture comprennent la qualité littéraire, l’attrait et la pertinence de la présentation (clarté, mise en page, format), attrait pour le public, pertinence pour le groupe d’âge, thèmes, précision et pertinence du contenu, équilibre entre protagonistes féminins et masculins, intérêt du sujet pour les hommes et les femmes, diversité culturelle, paramètres géographiques (ruraux, urbains, réalités alternatives, etc.,) et variété des genres.

Pigez dans la liste des finalistes afin de trouver de bonnes suggestions de livres pour vos jeunes. Tous ces livres sont disponibles en format imprimé à la Bibliothèque publique de Toronto. Plusieurs y sont aussi disponibles comme livres numériques, surtout parmi les finalistes pour le Prix Tamarac.

Et bien sûr, ils sont en vente chez les libraires! Pensez-vous offrir bientôt un cadeau à une jeune lectrice ou un jeune lecteur?

Auteur

  • Mary Elizabeth Aubé

    Chroniqueuse livres et activités culturelles pour enfants, et expositions d'art. Publie dans diverses revues des comptes rendus de livres et des essais sur la francophonie nord-américaine.

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