La langue française regorge d’expressions qui nous font parfois hésiter lorsque vient le temps de les écrire. On doit alors chercher un peu et puis on trouve généralement réponse à nos interrogations. Mais certaines de ces expressions sont aussi obscures en ce qui a trait à leur origine. On les utilise fréquemment, sans trop savoir d’où elles viennent.
C’est le cas de l’expression «l’échapper belle», que l’on utilise le plus souvent conjuguée à un temps composé. Comme dans «il l’a échappé belle» ou «je l’avais échappé belle». Remarquez que dans le cas de cette expression, la question de l’accord du participe passé se pose tout autant que la question quant à l’origine.
Réglons d’abord l’accord. Les ouvrages de référence qui font mention de cette expression indiquent que de nos jours, le participe passé du verbe «échapper» demeure ici invariable.
Pour ce qui est de l’origine, ça se complique. On a droit à des explications qui diffèrent. La Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française nous apprend que l’expression viendrait du jeu de paume, l’ancêtre du tennis. Elle signifiait : «manquer une balle qu’on aurait pu frapper, c’est-à-dire une belle balle».
Le pronom «l’» représentait donc le mot balle, qui était sous-entendu, et l’adjectif belle était au féminin parce qu’il se rapportait à ce nom.