Premier gouverneur de langue française sous le Régime anglais

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Publié 30/06/2009 par Paul-François Sylvestre

Au Canada, le Régime anglais commence en 1760, suite à la Bataille des Plaines d’Abraham. Sous le Régime militaire de 1763 à 1774, on connaît deux gouverneurs généraux: Jeffrey Amherst et James Murray. Sous l’Acte de Québec (1774-1791), il y a trois gouverneurs: Guy Carlton, Frederick Haldimand et Lord Dorchester (Guy Carlton). Haldimand est le premier dirigeant de langue française sous le Régime anglais.

La nomination de Haldimand (1776) et sa venue au Canada (1778) se firent dans des conditions troubles. Carlton était gouverneur lorsque le ministre des colonies confia le commandement des troupes au général Burgoyne. Il s’empressa de remettre sa démission. Haldimand apprit sa nomination lorsqu’il visitait ses parents en Suisse, à l’automne 1776. Il demanda qu’elle soit annulée, puis se révisa en apprenant que Carlton l’avait approuvée.

Ce n’est qu’à l’automne 1777 que Haldimand s’embarqua pour l’Amérique. Il ne se rendit pas plus loin que Plymouth à cause d’un calme plat qui immobilise le voilier. «Aussi bien tenter d’aller à lune que d’atteindre Québec», écrivit-il à un ami. Haldimand retourna en Suisse pour y passer l’hiver. Il ne débarquera à Québec que le 27 juin 1778.

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Né dans le canton de Neuchâtel, Haldimand était de langue française; c’est dans cette langue qu’il écrivait à ses supérieurs et que ces derniers lui répondaient. Cette situation continua jusqu’à ce qu’on lui nomma un secrétaire.

De 1779 à 1783 Haldimand mena des négociations avec l’état alors indépendant du Vermont afin de l’amener à rester britannique. Ce fut en vain. En 1782, le nouveau Secrétaire aux colonies informa Haldimand de son intention de le remplacer par Sir Guy Carleton, l’ancien gouverneur. À cette époque, les Britanniques négociaient avec les Américains pour mettre fin à la Guerre d’indépendance. Cependant, les termes du Traité de Paris négligeaient complètement les Amérindiens qui avaient soutenu la Grande-Bretagne, ne leur accordant ni territoire ni protection. C’est Haldimand qui réussit à faire accorder des territoires aux Mohawks et aux autres nations dans l’Ontario actuel.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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