En 1972, La vraie nature de Bernadette Brown, du réalisateur québécois Gilles Carle, sort sur les écrans et représente la sélection canadienne au festival de Cannes. Le 7 novembre 2006, la Cinémathèque de Toronto rendra hommage à l’un des plus beaux films du cinéma québécois en le diffusant au Jackman hall de l’AGO.
«J’ai inventé Bernadette, une sainte de ma jeunesse, une prostituée, une bonne mère de famille, une révolutionnaire, une femme bien ordinaire. J’ai pensé à Angela Davis, à l’Irlande, aux paysannes québécoises, aux enfants retardés, à la lutte des classes, à la répression.»
Les mots de Gilles Carle pour évoquer le personnage central de son film sont saisissants. Ils dépeignent l’atmosphère de La vraie nature de Bernadette Brown. Alors que le Québec est tiraillé entre le catholicisme et la liberté sexuelle, l’urbanisation et le retour à la terre, l’arrivée de l’héroïne dans un village reculé fait basculer les idées reçues.
Citadine et bourgeoise, elle tient à faire de son emménagement à la campagne un retour aux racines et aux vraies valeurs en prônant l’amour libre et offrant ses charmes à tous les hommes qui la demandent, de l’infirme au vieillard.
Pourtant, très vite, ses idéaux se brisent en mille morceaux et laissent éclater la dure réalité de la vie rurale des années 70. Loin d’être un paradis terrestre, la campagne se révèle être un reflet de la société de l’époque.