Le TfT nous a-t-il invité le plus beau con?

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Publié 21/04/2009 par Guillaume Garcia

Ne pas refaire du Francis Veber, ne pas recopier le film ni la pièce originale mais au contraire, essayer de raconter sa propre histoire, et de manière drôle si possible. Le Dîner de cons au Théâtre français représente tout d’abord une chance de succès très importante mais contraint dans un certain sens à une obligation de réussite pour la dernière pièce de la saison. À une quelques jours de la première du 24 avril, L’Express a rencontré les protagonistes de cette histoire à la con.

Pour avoir joué un con parfaitement crédible, humain, drôle et naïf, Jacques Villeret a obtenu la récompense suprême en France, le César du meilleur acteur et le prix Lumière du meilleur acteur, remis par une académie de plus de 200 journalistes internationaux qui récompensent les meilleures créations francophones.

Pour avoir adapté sa propre pièce sur grand écran Francis Veber gagne le César du meilleur scénario et meilleur adaptation et le prix Lumière du meilleur scénario. Pour avoir représenté ce que les français détestent plus que tout, c’est à dire un contrôleur fiscal, Daniel Prévost remporte le César du meilleur second rôle.

Voilà ce à quoi s’attaque le TfT pour sa dernière pièce de saison. Pour relever le défi, il fallait tout d’abord un con. Mais un beau alors, pas dans le sens sexy, dans le sens vraiment con. Et pour jouer ce con, Guy Mignault, directeur artistique du TfT et metteur en scène de la pièce a choisi le comédien Pierre Simpson.

À première vue, il n’a pas spécialement une tête de François Pignon. Soit. Il le reconnaît lui-même: «Je ne peux pas me fier à ce qui a déjà été fait, je devais reconstruire un con à ma façon, trouver l’honnêteté, la naïveté la fraîcheur du personnage.»

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Le pari semble osé. Mais Guy Mignault explique son choix: «Je les ai pris parce que ce sont de bons acteurs. Quand on monte une pièce on crée une famille et je voulais qu’ils fassent partie de ma famille.»

Mais donc on a le con, le gentil, mais qui est le méchant? Parce qu’il est méchant Monsieur Brochant! Paul Essiembre sera ce Pierre Brochant, éditeur parisien cynique à souhait. Il n’avait jamais vu le film, ni la pièce de Veber, il s’est lancé dans l’aventure quand même. «Je sais pas, je connais pas, j’embarque, on commence avec la première page, la pièce m’apprend.»

Le tandem a l’air de plutôt bien fonctionner, en tout cas cet avis semblait partagé par les deux protagonistes lors des toutes premières répétitions.

L’habit ne fait pas le moine, un physique ne peut tout expliquer, il faudra juger sur pièce. Le public donnera le verdict. Il a d’ores et déjà répondu présent à l’appel du TfT, la première représentation affiche complet et la pièce fait parler d’elle.

Décor splendide

Le TfT a mis les petits plats dans les grands pour accueillir ce succès français qui s’est même exporter en Angleterre, c’est pour dire et qui a été remontée en 2007 avec Dany Boon dans le rôle du con! Le théâtre s’est offert un décor d’immeuble parisien flambant neuf. Le bureau, les tableaux, le bar, le sofa, tout y est. Le public en aura pour son argent.

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Ce décor splendide, les comédiens n’en revenaient pas lorsqu’ils l’ont vu pour la première fois jeudi dernier, se transformera en lieu de tous les quiproquo, gags burlesques et autres «je met les pieds dans le plat», vendredi pour la première représentation du Dîner de cons version TfT.

Une pièce à double tranchant pour le théâtre français de Toronto, on vient voir un succès, une histoire qui a tout gagné. On vient donc, mais avec une certaine attente, une soif de rire. Guy Mignault se dit «sur la bonne voie». Rendez-vous «je veux rire» pris pour vendredi 20h,

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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