Le tambour de Djoléï célèbre les femmes

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Publié 17/11/2009 par Annik Chalifour

Le spectacle Tam Tam Mama, Tambours des Mères Contre la Violence faite aux femmes, une création de la compagnie artistique Théâtre CanAfrique, fondée et dirigée par l’artiste Djoléï Justine Gogoua, fera le tour de l’Ontario en novembre 2009 et février, mars 2010. Cette tournée fait suite au prix Coup de foudre 2009 décerné à Justine Gogoua par Réseau Ontario en janvier dernier. Tam Tam Mama tenait la vedette à la salle Brigantine du centre Harbourfront, samedi 14 novembre, dans le cadre de la tournée pancanadienne Coup de coeur, organisé à Toronto par le Centre francophone.

Tam Tam Mama, c’est d’abord un hymne à toutes celles qui font face aux effets dévastateurs de la violence faite aux femmes, et qui ont besoin d’espoir et de regagner confiance en la vie. Le spectacle axé sur le rôle social des femmes, toutes cultures confondues, démontre bien le mandat culturel et éducatif de Théâtre CanAfrique.

«Tam Tam Mama se veut un reflet de ce que Théâtre CanAfrique vise à accomplir», déclare Djoléï Justine Gogoua. «Nous voulons sensibiliser le public à des causes sociales, dont, entre autres, la violence faite aux femmes, à travers les arts de la scène africains, tout en permettant à des artistes de l’Ontario et d’ailleurs d’échanger et de partager leurs talents en Ontario, au Canada et dans le monde.»

Le groupe d’artistes est constitué de huit Franco-Ontariens (quatre femmes et quatre hommes) issus de divers pays d’Afrique et des Caraïbes, et de francophiles nés en Ontario. Ils sont représentatifs de la nouvelle démographie émergeante en Ontario français. Un message d’inclusion culturelle qui passe à travers les arts de la scène.

Djoléï Justine Gogoua a choisi les membres de Tam Tam Mama parmi nombre d’artistes exceptionnels qui ont fait partie de l’étonnante distribution du 1er Festival international de tambour et de danse de Mississauga, mis sur pied par Théâtre CanAfrique en août dernier.

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Tam Tam Mama regroupe Tamsir Seck (Sénégal), Jahmez Fumu (République Démocratique du Congo), Jean-Paul Béché (Côte d’Ivoire) Saba Sabina (Éthiopie), Claudine Thomas (Trinidad), Elisha Macmillan et Marcus Chonsky, (francophiles ontariens), sous la direction artistique de Djoléï Justine Gogoua (Côte d’Ivoire).

Les femmes reines

Les chants de Tam Tam Mama expriment la douleur de toutes celles qui sont ou ont été victimes d’abus, mais parlent surtout de la force et du courage des femmes.

Les danses rythmées sous les sons d’instruments traditionnels africains, illustrent la résilience des mères, des filles, des soeurs qui à travers le monde, au fil du temps, par leurs gestes sages, contribuent au maintien et au développement de leur société.

Qu’elles soient au bord du fleuve Amazone, à la cime des Andes en Colombie, enfoncées dans la neige à Sudbury, dans le désert du Sahel ou au centre-ville de Toronto, «les femmes sont reines de toutes les matières. Elles animent la vie de multiples sociétés par leur action créative à travers le monde», commente Justine.

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Par ses chants, danses et musiques, Tam Tam Mama veut relier le public «aux femmes d’eau, de soleil, de neige, de lumière et de terre» qui oeuvrent dans la brousse profonde, comme dans les grandes cités, avec détermination et sagesse.

«Tam Tam Mama est avant tout un message de solidarité dédié à toutes celles qui souffrent ou qui ont souffert, pour leur donner le courage de retrouver la confiance en elle-mêmes», dit Gogoua.

Au cours du spectacle, Justine et Tamsir échangent quelques commentaires sur un ton d’humour à l’africaine. Justine n’oublie pas non plus de souligner la présence des hommes, et de les remercier pour le bien qu’ils apportent aux femmes.

Elle demande aux musiciens du groupe d’adoucir le rythme. Les mouvements des danseuses deviennent légers comme le vent d’un doux mois de novembre.

Le tam tam, passeur culturel

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Le spectacle Tam Tam Mama évolue au gré des percussions. Les sons du tam tam servent de relais entre les différents numéros, les artistes et l’auditoire. Le tam tam, comme dans la culture africaine, tient le rôle principal du passeur des messages.

Même celles et ceux qui ne connaissent pas l’Afrique ou qui n’y sont jamais allés, ne peuvent pas rester indifférents aux sons du tam tam, qui rejoint le coeur qui bat de chaque être humain.

En choisissant ce médium universel, Tam Tam Mama réussit à transmettre des messages à caractère social touchant des sujets sensibles, telle que la violence faite aux femmes sous toutes ses formes et qui n’épargne aucune société. «Le message du spectacle est clair, et présenté d’une façon sensible et ouverte sur le monde. Nous avons beaucoup aimé!», s’exclame un couple dans l’assistance.

Tam Tam Mama a également invité Carole N’Koa d’Oasis centre des femmes et Dada Gasirabo de Voisin-es, ami-es et familles à témoigner de services conçus pour aider les femmes victimes de violence, dont, entre autres, la ligne de soutien Femaide (1-877-336-2433), et le programme de planification de la sécurité pour les femmes victimes de violence de Voisin-es.

Au courant de novembre, Tam Tam Mama poursuivra sa tournée dans le nord de l’Ontario, pour reprendre la route en février et mars 2010.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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