Le Robert et ses nouveaux mots

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Publié 23/09/2014 par Martin Francoeur

L’automne amène avec lui ses feuilles colorées, ses températures plus fraîches et une bonne bordée de nouveaux ouvrages sur les rayons des librairies. Parmi ces ouvrages, les dictionnaires nous reviennent, année après année, avec leur lot de nouveautés.

C’est évidemment ce qui fait qu’on en parle chaque année. Dans ces pages, c’est devenu une tradition. Et je n’allais certainement pas déroger à celle-ci.

Parce que les nouveautés sont nombreuses, commençons par le Robert. La maison d’édition a lancé, il y a quelques semaines déjà, son Petit Robert 2015, qui fait place à plusieurs mots nouveaux et à plusieurs sens nouveaux pour des mots existants. Son équivalent pour les noms propres s’adapte lui aussi aux nouvelles réalités politiques, sociales, culturelles et géographiques.

Si vous êtes un habitué de ces chroniques que j’ai le plaisir de signer dans ces pages, vous aurez deviné que les dictionnaires Robert sont mes ouvrages de référence préférés. Pour toutes sortes de raisons. Mais principalement pour la richesse des définitions, des exemples, des notes étymologiques et historiques.

Actualisation

Et comme son concurrent Larousse, le Petit Robert a développé le sens de l’actualisation, ce qui lui permet de s’adapter annuellement à l’évolution de la langue. Les nouveaux mots sont souvent le reflet de l’ouverture aux différentes cultures et de l’adaptation à de nouveaux modes de vie.

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L’attention croissante portée à la santé et à l’environnement fait en sorte que des mots comme écoresponsable et écoresponsabilité, de même que fracturation, dans l’expression fracturation hydraulique, font leur entrée cette année. Il en va de même pour végane et véganisme, même si on avait déjà végétalien et végétalisme depuis quelques années.

Les modes, les cultures et les comportements apportent aussi de nouveaux mots.

Le Robert admet le selfie, sans fournir de recommandation officielle. Et dans la définition, on dit que c’est une photo prise par un smartphone, entré dans le dico il y a quelques années. Le verbe vapoter et ses dérivés (vapoteur, vapotage) est maintenant reconnu. Et le hipster aussi.

La cuisine et la gastronomie nous fournissent des mots comme shiitaké, burger, gianduja et speck. Et le dico laisse une place aux microbrasseries, dont la popularité est en hausse. Pour faire descendre tout ça, on peut compter sur les abdos-fessiers, le zumba ou le pilates. Pilates qui se prononce d’ailleurs pi-latt et non pi-la-tèss selon le Robert.

Toujours l’informatique

L’informatique et les nouvelles technologies offrent tellement de nouveaux mots, surtout anglais, qu’il devient difficile de déterminer ceux qui, chaque année, se taillent une place dans le dictionnaire.

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Cette année, on note l’arrivée de cyberattaque, gif, jpeg, troll et hashtag. Pour ce dernier mot, popularisé grâce à Twitter, on recommande officiellement mot-dièse, alors que l’Office québécois de la langue française recommande mot-clic depuis 2011.

Des mots de la Francophonie apparaissent aussi dans les pages du dictionnaire. Les Québécois et les Canadiens francophones connaissent bien les pinottes, les chialeux ou les gosses (au sens de «testicules»), mais maintenant, toute la Francophonie pourra savoir ce que ces mots veulent dire.

Il en va de même pour les verbes s’évacher, écrapoutir, emmieuter ou bardasser.

Noms propres

Dans le Petit Robert des noms propres, on note cette année plusieurs mises à jour à des entrées existantes, mais aussi l’arrivée de nouveaux venus. Parmi eux: Dan Brown, Bernard Pivot, Yasmina Reza ou Thomas Burberry.

Les Canadiens ne sont pas en reste: les cinéastes Ken Scott et Denis Villeneuve, le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin, l’écrivaine Nicole Brassard et l’architecte Phyllis Lambert font leur entrée.

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Notons que les modifications et les ajouts au Petit Robert de la langue française et au Petit Robert des noms propres sont aussi intégrées dans Le Robert illustré 2015.

Ce dictionnaire plus familial et plus convivial comprend 160 000 définitions, 30 000 noms propres et 2000 dossiers encyclopédiques. Il offre un visuel intéressant, qui concurrence directement le Petit Larousse.

Aussi bien le Robert illustré que le Petit Robert constituent des ouvrages de référence de grande qualité. Les feuilleter permet de constater l’étonnante évolution du langage et de partir à la découverte de l’origine des mots, des sens, des expressions et de toutes les subtilités de la langue.

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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