Une éventuelle réforme électorale du mode de scrutin sera-t-elle plus équitable pour les communautés francophones? C’est la question soulevée dans une lettre ouverte que sept universitaires ont transmise récemment aux membres du Comité des langues officielles de la Chambre des communes.
Le premier ministre Justin Trudeau s’est engagé à ce que l’élection fédérale de 2015 soit la dernière à utiliser le système majoritaire uninominal à un tour. En juin dernier, la Chambre des communes a créé le Comité spécial sur la réforme électorale chargé, notamment, d’étudier d’autres modes de scrutin pour remplacer le présent système.
Les universitaires Linda Cardinal, Chantal Carey, Michel Doucet, Sébastien Grammond, François Larocque, Rémi Léger et Martin Normand rappellent que, dans le passé, les communautés francophones n’ont pas toujours été bien servies par les révisions électorales.
Ils citent deux exemples. D’abord, le dossier de la révision des circonscriptions électorales provinciales en Nouvelle-Écosse où, en 2012, le gouvernement de cette province a aboli les circonscriptions acadiennes de Clare, Argyle et Richmond jusque-là protégées.
Le deuxième exemple est celui du processus de révision des circonscriptions électorales fédérales au Nouveau-Brunswick qui s’est soldé, en 2004, par des interventions à la Cour fédérale. Dans Raîche c Canada (Procureur général), [2004] 252 F.T.R. 221, CF 679, la Cour a reconnu que la circonscription d’Acadie-Bathurst constituait une communauté d’intérêts et qu’elle devait être protégée.