Le plus japonais des auteurs français

L'auteur René de Ceccatty à la Japan Foundation

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Publié 03/03/2009 par Vincent Muller

«Quand on commence à connaître le Japon, on pense qu’on ne sera jamais prêt à écrire dessus» expliquait René de Ceccatty lors de son passage jeudi dernier à la Japan Fondation, rue Bloor. L’écrivain français, qui a traduit de nombreux auteurs japonais en collaboration avec Ryôji Nakamura, s’est pourtant décidé à relever le défi.

René de Ceccatty, auteur d’une trentaine de romans, essais et biographies, a pu partager son expérience de la littérature japonaise lors de la conférence organisée par la Japan Foundation et le Consulat de France à Toronto. Né à Tunis, cet auteur français explique qu’il se sentait étranger dans ce pays, tout comme en France lorsqu’il s’y est installé, mais que le Japon l’a tout de suite fasciné et attiré: «au Japon je me suis tout de suite senti à l’aise, je me sentais comme chez moi».

L’écrivain a pu éclairer l’audience sur certaines particularités de la littérature japonaise, notamment sur le rapport au temps, à l’imaginaire et au rêve. Tombé amoureux du Japon il a appris la langue, découvert petit à petit la culture.

Il y a vécu 18 mois. Ceci peut paraître court pour devenir traducteur, comme l’a soulevé l’un des membres du public, mais René de Ceccatty explique qu’il traduit les œuvres avec l’aide d’un auteur japonais, Ryôji Nakamura, qui l’aide à comprendre de nombreux aspects de cette culture.

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Selon lui, le traducteur fait le même travail qu’un écrivain: «quand je traduis, j’ai l’impression d’écrire ma propre nouvelle même si je suis conscient que l’œuvre est écrite par un autre». Cette appropriation des œuvres qu’il traduit n’a pas été sans influence sur sa façon d’écrire: on lui aurait déjà fait remarquer que son style comporte certaines similituades avec celui d’auteurs classiques japonais. Ressentant le besoin d’écrire sur ce pays et sa culture desquels il est tombé amoureux, il a entrepris ce travail. Cependant il ne voulait pas écrire sur ses propres sentiments, sur ses impressions lorsqu’il a découvert le Japon.

René de Ceccatty s’est donc servi d’un intermédiaire pour parler de cette culture qu’il admire, dans un roman intitulé L’extrémité du monde, paru en 2007. Cet intermédiaire n’est autre que Saint-François Xavier, un jésuite qui a passé deux ans au Japon, de 1549 à 1551, pour une mission de christianisation mais qui y a renoncé, impressionné par la culture et la spiritualité qu’il y a découvert. Ces lectures en japonais, accompagnées de traductions en français et anglais, ainsi que les explications données par cet écrivain passionné par le Japon, ont sans nul doute produit l’effet attendu, c’est à dire inciter le public présent l’envie d’en connaître davantage sur la littérature japonaise.

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