Conseiller municipal, député provincial et fédéral, ministre dans le gouvernement de Jean Chrétien, Don Boudria décrit son parcours professionnel et personnel dans Busboy: de la cuisine au Conseil des ministres. Cette autobiographie parue en anglais en 2005 a été traduite par Daniel Poliquin.
Au début de l’année scolaire 1966-1967, à l’âge de 17 ans, Don Boudria abandonne ses études secondaires. Le 25 octobre 1966 il devient débarrasseur (busboy) à la cafétéria du Parlement canadien. Le maître d’hôtel lui dit qu’il y a de l’avancement dans ce métier. Véritable prophétie puisque Don Boudria grimpera les échelons sur la colline du Parlement, de débarrasseur à député, puis à ministre.
Boudria commence sa vie publique au niveau municipal en devenant conseiller municipal de Cumberland en 1976. Il se fait ensuite élire député libéral en 1981, mettant fin à 33 ans de main mise conservatrice sur le comté provincial de Prescott-Russel. Le Premier ministre Bill Davis est réélu à la tête d’un gouvernement conservateur majoritaire. Il a perdu un seul député et c’est Don Boudria qui l’a battu. Peu de temps après son arrivée à Queen’s Park, le nouveau député contribue à la fondation de la section ontarienne de l’Association internationale des parlementaires de langue française et en devient le premier président.
Changement de cap en 1984. Boudria se tourne vers la scène fédérale et se fait élire député libéral de Glengarry-Prescott-Russel. Encore là il déjoue le raz-de-marée conservateur (Brian Mulroney remporte 211 sièges et les Libéraux n’en récoltent que 40). Le débarrasseur du restaurant parlementaire revient sur la colline à titre de député: «Dans les 117 ans d’histoire du Parlement, j’étais le premier ancien employé à avoir été élu député. Comme le disait un ex-collègue, le débarrasseur était devenu législateur.»
La carrière de Boudria au Parlement est intimement liée à la procédure. Dès 1991, il est nommé leader parlementaire adjoint de l’opposition officielle. Lorsque les Libéraux prennent le pouvoir, Boudria devient whip en chef du gouvernement (1994-1996), puis leader du gouvernement en chambre (1997-2003). Le Premier ministre Chrétien lui confie aussi d’autres responsabilités: ministre responsable de la Francophonie et de la Coopération internationale (1996-1997), ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux (janvier-mai 2002).
L’honorable Don Boudria a vécu de près le scandale des commandites. Il a même occupé brièvement le poste d’Alfonso Gagliano (ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux). Au sujet de celui que la presse a le plus vilipendé, Boudria écrit qu’il n’a «jamais vu de preuves qui reliaient Gagliano au moindre méfait. Bien au contraire, j’ai toujours vu en lui un serviteur de l’État honnête qui avait réussi à force de travail acharné.»