Le Nord de l’Ontario craint une baisse du tourisme

Rivière des Français, dans le Moyen-Nord de l'Ontario.
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Publié 27/05/2020 par Rachel Barber

Les nouveaux cas de CoViD-19 en Ontario se faisant moins nombreux, le gouvernement provincial a débuté son processus de déconfinement. Bien que certains résidents aient hâte de visiter leurs propriétés saisonnières, les municipalités du Nord de l’Ontario appréhendent une réduction des voyages vers les chalets et les parcs de roulottes cet été.

Rivière des Français

La municipalité de Rivière des Français fait face à un défi unique: cette année sera la troisième année d’affilée qu’un désastre naturel vient affecter le nombre de résidents saisonniers qui visitent leurs propriétés dans la municipalité.

À l’été 2018, le feu Parry Sound 33 a brûlé plus de 11 000 hectares de terrain et a forcé l’évacuation obligatoire de la région de Rivière des Français. En mai 2019, la municipalité a déclaré l’état d’urgence lorsque les niveaux d’eau dans la région ont atteint un palier historique.

La mairesse de Rivière des Français, Gisèle Pageau, explique que la municipalité se prépare à accueillir les résidents saisonniers et qu’elle les encourage à suivre les directives de la Santé publique s’ils planifient visiter leur chalet.

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«On espère bien que si les gens viennent, ils apporteront leurs épiceries et tout ce dont ils auront besoin pour passer la fin de semaine, ou davantage s’ils prévoient rester plus longtemps.»

«Aussi, on leur demande de respecter les mesures de distanciation physique: restez dans votre chalet, n’allez pas vous promener dans la municipalité. On n’a recensé aucun cas de CoViD-19 et on veut garder ça à zéro, donc on a hâte d’accueillir nos résidents saisonniers, mais on espère qu’ils écouteront les directives», indique la mairesse.

Le conseil d’administration de Rivière des Français. Au centre, la mairesse Gisèle Pageau.

Entre inquiétudes et solidarité

Mme Pageau assure que la municipalité est prête à appuyer ses résidents saisonniers s’ils ont des questions ou des inquiétudes par rapport à leur séjour dans la région.

«On fait face à quelque chose que personne n’a jamais connu avec la crise de la CoViD-19. Si quelqu’un qui vient de l’extérieur a besoin de quelque chose ou a des questions, on les invite à appeler la municipalité et on pourra les diriger aux bonnes personnes.»

«Par exemple, s’ils montent et qu’ils apportent leur épicerie, puis que tout d’un coup ils réalisent qu’il leur manque des choses, ils peuvent téléphoner au Foodland ou chez Lemieux Meat and Grocery pour se faire livrer ce qu’il leur manque. Si un saisonnier arrive puis qu’il rencontre un problème, certainement on va l’aider, on ne va jamais laisser tomber nos résidents», assure la mairesse.

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Rivière des Français.

Le Grand Sudbury

La région du Grand Sudbury compte environ 1300 propriétés saisonnières, soit l’équivalent d’à peu près 2% des propriétés qui s’y trouvent.

Cependant, la directrice intérimaire du développement économique de la ville, Meredith Armstrong, évalue qu’une baisse du nombre de résidents saisonniers dans le Nord de l’Ontario aurait tout de même un impact économique sur la ville, puisque plusieurs d’entre eux visitent le Grand Sudbury lorsqu’ils sont déjà dans le Nord.

La directrice intérimaire du développement économique du Grand Sudbury, Meredith Armstrong.

«L’impact économique vient vraiment des visiteurs qui se rendent à leur chalet, pas juste dans le Grand Sudbury, mais partout dans le Nord de l’Ontario. Nous savons que nous attirons beaucoup de gens d’autres régions, comme de Muskoka, qui vont peut-être venir pour une excursion à Science Nord, pour visiter nos attractions ou pour magasiner et manger dans nos restaurants.»

«Nous sommes également sur l’autoroute transcanadienne, donc il y a des gens qui vont arrêter pour faire des épiceries et acheter du gaz. C’est difficile à quantifier, mais nous savons qu’il y aura un impact si ces gens ne font pas leurs voyages habituels», indique Mme Armstrong.

Science Nord à Sudbury.

Rester sur le radar des touristes

La ville offre de l’appui aux entreprises locales qui ont été affectées par la pandémie, notamment pour les aider à comprendre l’information sur le financement disponible. Pour le secteur du tourisme en particulier, la ville mise beaucoup sur les médias sociaux afin de faire connaître les entreprises et les expériences qui seront disponibles à Sudbury après le déconfinement.

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«Notre rôle est d’utiliser les outils que nous avons, comme les médias sociaux, pour nous assurer de rester sur le radar des touristes. Lorsque les restrictions seront soulevées et que les gens commenceront à planifier des voyages, nous voulons qu’ils pensent au Grand Sudbury comme un bon endroit à visiter.»

«Présentement, nous utilisons le mot-clic #WhenWeTravelAgain afin d’offrir de belles images inspirantes et des idées intéressantes aux visiteurs potentiels», explique Meredith Armstrong.

Sudbury

Résidents saisonniers

Grant Dussiaume est un résident du Grand Sudbury qui possède une roulotte au White Tail Lodge, un parc de roulottes situé à une heure de Sudbury. Comme la majorité des parcs en Ontario, il a été fermé durant plusieurs semaines au début de la pandémie. Cependant, M. Dussiaume avoue que si le parc avait été ouvert, il aurait visité sa roulotte plus tôt.

«Je reste dans un appartement où on ne peut pas s’assoir dehors, donc on pourrait se relaxer beaucoup plus dans la roulotte. Nos roulottes ne sont pas très proches des autres roulottes dans le parc, il y a pas mal de distance», indique-t-il.

Rivière des Français.

M. Dussiaume croit que si les résidents du parc prennent des précautions, l’endroit peut être aussi sécuritaire que le domicile principal des voyageurs saisonniers.

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«Je pense que même pour les personnes sensibles, c’est très facile dans un parc comme ça de garder la distance recommandée. S’il y avait des enfants, ça serait un peu plus difficile pour eux autres, mais en ce moment, ils sont à la maison et les parents peuvent les contrôler. Je suis sûr qu’ils vont dehors et que les parents leur disent de ne pas aller proche des autres, donc ils pourraient faire la même chose au parc de roulottes», estime-t-il.

Auteur

  • Rachel Barber

    L’Initiative de journalisme local est financée par le gouvernement du Canada et gérée par l'Association de la presse francophone.

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