Je n’ai jamais lu un roman de J. K. Rowling, auteure de la série Harry Potter, sauf sous son pseudonyme de Robert Galbraith. C’est ainsi qu’elle signe une autre aventure du détective Cormoran Strike, La carrière du mal. Six cents pages d’intrigue diabolique, d’enquête multipiste et de descriptions minutieuses.
L’histoire se passe à Londres où un criminel s’attaque à des jeunes femmes et jouit en les charcutant. La ville est décrite comme une sorte de pays à part entière: «les implacables différences entre riches et pauvres se voyaient comme le nez au milieu de la figure, la misère avait son propre style».
La Brigade spéciale d’investigation est chargée de trouver l’assassin, mais cela n’empêche pas le détective privé Cormoran Strike, 37 ans, de mener sa propre enquête, avec l’aide de Robin Ellacott, 26 ans. Ce duo travaille dans un climat de tension que l’auteure exploite allègrement dans des dialogues tantôt agressifs tantôt affectueux.
L’enquête commence lorsque Robin Ellacott reçoit un colis au bureau, la jambe tranchée d’une femme. Cormoran Strike pense tout de suite à quatre possibles suspects. Il est, en passant, amputé de la jambe droite, ce qui permet à la romancière de jouer sur le tableau de l’acrotomophilie, une obsession où un individu est sexuellement attiré par un partenaire amputé.
Le tueur est un «il» jamais identifié avant le dernier chapitre. Le personnage est «organisé, réfléchi, efficace, [pas] bordélique, irascible, cyclothymique». On a néanmoins droit à un type vicieux, violent et fourbe. Il tue trois femmes et en mutile une quatrième sans être inquiété par la police.