«Le médecin malgré lui» de Molière à la Toronto French School

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Publié 17/03/2009 par Darnace Torou

Vendredi 7 mars, le parc de stationnement de la Toronto French School (TFS) n’avait pas le moindre espace disponible, rappelant le grand jour de remise de diplômes ou plus généralement, celui des grandes surfaces pris d’assaut à la veille de Noël! Rien de tel! Cette présence massive de la communauté TFS est due à la présentation par des étudiants de la célèbre pièce de Molière, Le médecin malgré lui.

Les parents et amis sont venus nombreux pour soutenir, apprécier, applaudir le travail accompli par Mme Gabrielle Kemeney, directrice de la pièce et son équipe. Une belle démonstration de collaboration qui a impliqué les départements de Français, d’Art, de Langues (Anglais, Latin), de Musique sans oublier l’équipe technique de l’inoxydable Douglas Doughty, enseignant «touche-à-tout» (directeur technique de la pièce, enseignant de langue, responsable de la sonorisation, guitariste).

Épine dorsale de la représentation, les élèves ont été acteurs (treize), choristes: la Chorale de Molière (quinze), musiciens: les Violons de Molière (cinq), directeur artistique adjoint, photographe, éclairagiste, tous niveaux confondus. En d’autres termes, des talents cachés se sont révélés dans ce travail d’équipe qui a cherché à côtoyer la perfection !

D’entrée de jeu, Mme Kemeney avait remercié l‘équipe l’ayant assisté ainsi que les acteurs pour la réalisation de ce qui présentait, au départ, de gros défis en ces termes: «Quand vous serez chenus et courbaturés, vous vous souviendrez, je l’espère, de ces reparties avec émotion et un petit sourire généré par tous les événements qui vous ont amenés.»

Jouer une scène en face d’un public nombreux étant le défi, les acteurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes! En retour, on pouvait lire la joie, l’émerveillement et la fierté sur le visage d’un public essentiellement composé de parents et d’amis, dont la langue usuelle n’est pas le français. En effet, voir les envolées oratoires de leurs enfants, avec une parfaite maîtrise de la langue de …Molière, dans une pièce jouée pour la première fois en 1666, avait de quoi les convaincre dans leur choix d’une institution offrant une éducation bilingue!

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Le spectacle a été un vrai voyage dans le temps puisqu’en matière de musique, M. Arnot-Johnston est allé puiser dans le répertoire de l’époque lors des entractes en jouant les morceaux de Clément Janequin (1485-1558), Michel Lambert (1619-1696) ou encore Pierre Passereau (1509-1547), pour n’en citer que trois. Les costumes étaient d’époque, ce qui démontrait l’ingéniosité de l’équipe et son souci majeur d’offrir un spectacle de qualité !

L’objectif de la directrice, finalement, était de montrer que le «théâtre est là pour nous inspirer, pour l’inspiration que l’on y puise, pour la complicité, l’humanité, la joie et le réconfort que l’on y trouve».

Elle avait laissé le mot de la fin à Ariane Mnouchkine, qui implorait le théâtre en ces termes: «J’ai été recruté par la Haine, fais donner les forces de l’Amour». Ces mots de l’auteur de Théâtre, viens à mon secours devraient faire méditer en ces temps d’incertitudes.

On pourrait dire que le théâtre a rempli, ce vendredi, son rôle social de miroir car l’humain du XXIe siècle se reconnaît bien dans son prédécesseur du XVIIe.

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