Le MBAC poursuit sur sa lancée

ÉLISABETH LOUISE VIGÉE LE BRUN, catalogue, Musée des beaux-arts du Canada, 2016, relié sous jaquette illustrée, reproduction du portrait de la comtesses Vvarvara Nikolaevna Golovine, (v. 1797-1800), 27,5x23 cm, 278 pages.
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Publié 28/06/2016 par Gabriel Racle

Le 12 janvier de cette année, notre article consacré au MBAC commençait ainsi: «À la suite de toutes les annonces que le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) à Ottawa vient de faire en fin d’année, on peut dire que celui-ci commence 2016 avec brio.»

Et le musée national d’Ottawa tient ses promesses avec des expositions estivales aussi rares, surprenantes et pleines de magnificences les unes que les autres: Chris Cran, Vigée Le Brun, Tamayo.

Et pour les visiteurs ou les amateurs d’art qui ne peuvent venir à Ottawa au cours de l’été, le MBAC propose de somptueux livres d’art, des catalogues qui traduisent ces expositions ou en constituent des souvenirs que l’on aimera feuilleter chez soi, en approfondissant les découvertes que l’on aura faites.

Chris Cran

L’exposition Chris Cran, sincèrement vôtre est en cours jusqu’au 5 septembre 2016. Considéré comme l’un des artistes contemporains les plus remarquables au Canada, Chris Cran, né en 1949 à Ocean Falls en Colombie-Britannique, mais qui demeure à Calgary en Alberta, est réputé pour ses variations humoristiques et inventives sur les genres traditionnels comme la nature morte, le portrait, le paysage et l’abstraction.

Et le catalogue rend merveilleusement compte de cet art inqualifiable, car il ne rentre vraiment dans aucune catégorie. Il faut voir ces œuvres aussi baroques que novatrices pour croire à son talent. Et avec plus de 130 pages d’illustration et de reproductions de grand format sur les 206 de ce catalogue relié (28×22 cm), le lecteur a sous les yeux les œuvres surprenantes de cet artiste hors norme.

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Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755–1842)

C’est l’exposition phare de l’été, en cours jusqu’au 11 septembre 2016. C’est une occasion rare et unique de faire connaissance avec cette artiste peintre la plus influente de son époque, en admirant plus de 90 tableaux réunis à cette occasion. Après les succès qu’a connu la mis en valeur de cette portraitiste célèbre dans son pays, au Grand Palais de Paris puis au Metropolitan Museum of Art de New York, elle s’arrête à Ottawa et ne reviendra plus.

Et il faut ajouter que «Cette exposition a donné lieu à plusieurs premières historiques: certains tableaux ont quitté la France pour la première fois, sont présentés au public pour la première fois ou sont réunis pour une première fois. Les œuvres ont été prêtées par de prestigieuses institutions dont le Louvre, le château de Versailles et l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.» (Hélène Caroline Fournier)

«Nous sommes fiers d’avoir coproduit cette fabuleuse rétrospective internationale… et sommes confiants que le public canadien sera au rendez-vous», a souligné le directeur général du MBAC, Marc Mayer.

Qui ne voudra suivre cette fervente royaliste, née à Paris et morte à Paris, qui est successivement peintre de la cour de France, de Marie-Antoinette en particulier, et de Louis XVI, du Royaume de Naples, de la Cour de l’empereur de Vienne, de l’empereur de Russie et de la Restauration française de la royauté.

Et rien de tel pour compléter une visite ou la remplacer si la nécessité fait loi que le livre d’art publié à cette occasion. Quelque 160 reproductions, souvent en pleine page, accompagnent des textes faisant mieux connaître cette artiste royale. Voici quelques titres évocateurs: l’itinéraire artistique et social d’Élisabeth… Les femmes à l’Académie royale, Élisabeth et «l’esprit européen», catalogue, cartes…

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Que de portraits dont on pourra à loisir admirer la finesse des détails, si l’on n’a pu s’attarder devant les tableaux exposés pour le faire. Car, comme le soulignait sa biographe, l’artiste possédait «un grand talent de portraitiste», ce qui flattait certainement sa clientèle fortunée. Car elle réussissait à donner à ses modèles un charme, une distinction et une élégance qui inspiraient admiration et respect.

Explorant la vie et l’œuvre d’une femme non seulement fort douée, mais aussi habile à tirer parti de sa renommée, cette exposition à voir absolument illustre le grand savoir-faire d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun, mais aussi son extraordinaire capacité à mener une carrière d’exception dans un monde d’hommes. C’est un point important pour comprendre sa carrière et son œuvre, il ne faut pas l’oublier.

«Non seulement on associe son nom aux portraits de Marie-Antoinette, et peut-être aussi au célèbre tableau du Louvre figurant La tendresse maternelle, mais l’artiste est également restée dans les esprits comme une femme d’une grande beauté, dont l’art élégant sut s’adapter à une vie particulièrement mouvementée», affirmait le co-commissaire de l’exposition de Paris. En page 28 du catalogue, on peut voir La tendresse maternelle.

Tamayo Ruffin (1899-19911)

Tamayo. Le moderniste mexicain solitaire, la première exposition individuelle au Canada consacrée à l’un des plus grands artistes modernistes du Mexique, est présentée du 25 juin au 10 octobre 2016. Elle comprend 18 tableaux et une série de douze lithographies.

Un été d’art, de culture, de découvertes et de distractions vous attend au MBAC à Ottawa. Alors…

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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