Nouvelle bande-annonce, nouveau poster: pour la sortie de Maurice Richard au Canada anglais le 21 avril prochain, le visage de Roy Dupuis, alias le Rocket, qui figurait en tête d’affiche au Québec, a été remplacé par un plan d’ensemble où l’on voit la silhouette du numéro 9, bâton de hockey en main, s’apprêter à franchir la fameuse ligne rouge, direction: le filet de l’adversaire.
Tout en gommant certains référents identitaires, le distributeur du film, Alliance Atlantis, a néanmoins mis les bouchées doubles pour cette sortie d’un «océan à l’autre». Maurice Richard, devenu The Rocket en territoire anglophone, s’apprête à déferler sur 150 écrans à travers le pays.
Distribution à grande échelle, campagne promotionnelle en compagnie du réalisateur et des acteurs principaux en passant par une fête de circonstance au Temple de la renommée du hockey: rien n’a été fait à moitié pour un sujet lui-même plus grand que nature.
The Rocket, c’est en effet «un rêve, une nation, une légende», nous dit encore l’affiche dans sa version anglaise. Et il est vrai que Maurice Richard, héros des Canadiens-Français, véritable icône du hockey, incarnait la source d’inspiration de tout un peuple. Cependant, sur ce même Maurice Richard, tout a été dit, tout a été écrit. Surtout, chacun a sa petite idée de ce que Maurice Richard représente pour lui. Alors que restait-il à faire, à dire de plus?
Derrière le mythe
Héros d’un peuple, icône du hockey, symbole national… Des termes flous sur lesquels le réalisateur Charles Binamé a voulu lever le voile. «Un héros, je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le personnage de Maurice Richard, représentait quelque chose d’abstrait», a fait valoir Charles Binamé en entrevue, à Toronto, lors de la grande première du film, le 10 avril dernier.