Le Let’s Rise Show de Prestila Mak: encourager les femmes à devenir entrepreneures

Let's Rise Show Prestila Mak entrepreneures
Prestila Mak
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Publié 11/12/2020 par Gabrielle Beaupré

À peine 15,6% des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes sont détenues par des femmes, révèle un rapport du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat. La crise sanitaire n’a fait qu’accentuer les écarts entre les hommes et les femmes dans le domaine de l’entreprise, et c’est entre autres ce qui a poussé la femme d’affaires Prestila Mak à créer un talk-show sur le sujet: Let’s Rise.

«Avec le Let’s Rise Show, nous voulons inspirer les femmes à travers notre vécu, les motiver et les encourager à devenir des entrepreneures», explique Prestila Mak.

Fondatrice de Be Mak Paris et de la plateforme En route vers le Mariage, l’entrepreneure d’origine congolaise s’est entourée de la designer graphique Juliette Fiszka et de la créatrice du premier fashion truck de France, Aurore Evee.

Les deux premiers épisodes sont déjà disponibles sur la chaîne YouTube du Let’s Rise Show. Le troisième épisode est prévu pour ce samedi 12 décembre.

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Aurore Evee, Juliette Fiszka et Prestila Mak dans le Lets Rise Show.

100% féminin

Selon Prestila Mak, le Let’s Rise Show est l’un des rares, sinon le premier talk-show francophone à mettre de l’avant exclusivement des femmes. «Nous avons fait des recherches afin de savoir si ce genre d’émission existait déjà et nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le cas», indique l’animatrice.

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Dans chaque épisode, Prestila Mak, Juliette Fiszka et Aurore Evee discutent d’un sujet d’actualité concernant l’entrepreneuriat au féminin.

Parmi les thématiques abordées: l’entrepreneuriat en pleine pandémie, les réseaux sociaux comme levier pour les entrepreneures, la conciliation travail-famille, le télétravail aux quatre coins du monde, la mode et les nouveaux horaires plus flexibles des entrepreneures.

Bien que le Let’s Rise Show soit un talk-show francophone, le titre anglophone a été choisi en raison de la «puissance du terme». Prestila Mak indique que la traduction française de «let’s rise» est «levons-nous», et que le «nous» sous-entend les femmes. «Nous ne trouvions pas que [la traduction française] avait assez d’impact, alors nous avons décidé de mettre le titre en anglais.»

Réalité inégalitaire

Sabine Soumare, directrice du marketing et des communications au Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE), indique que les femmes rencontrent encore plus d’obstacles que les hommes dans le domaine de l’entrepreneuriat.

Elles auraient notamment moins accès aux capitaux financiers que les hommes en raison des mentalités. «Une femme qui demande du financement aux institutions bancaires sera notamment jugée par son secteur d’activités, ses choix et son sexe», indique Sabine Soumare.

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Sabine Soumare

La directrice du marketing et des communications ajoute que les institutions bancaires prendront moins au sérieux une femme qui n’a pas un excellent plan d’affaires à leur présenter, ou qui n’a pas les fonds de départ requis, tandis que dans le cas d’un homme, les banques seront plus enclines à lui prêter la somme demandée.

Dans son État de l’entrepreneuriat féminin au Canada 2020, le PCFE indique d’ailleurs que «plus de 83% des femmes propriétaires d’une PME ont utilisé leurs fonds personnels pour démarrer leur entreprise». Le Portail citait ici un rapport de 2018 d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE).

Sabine Soumare indique cependant que «les entreprises dirigées par des femmes sont un moteur clé de l’activité économique en Ontario, et la plupart d’entre elles préfèrent utiliser leur propre financement pour leur entreprise».

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Elle mentionne également que «les femmes deviennent entrepreneures par passion, mais aussi par dépit. Ça se retrouve beaucoup chez les femmes immigrantes qui ont du mal à trouver un travail et se tournent vers l’entrepreneuriat.»

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Ainsi, les travailleuses indépendantes n’ont pas nécessairement à leur disposition les ressources et le réseau de contacts pour faire face à la réalité du marché, à la concurrence ainsi que, de nos jours, aux difficultés supplémentaires liées à la pandémie, ajoute Sabine Soumare.

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Aurore Evee, Prestila Mak et Juliette Fiszka dans le Lets Rise Show.

Plus affectées par la covid

«Les PME de moins de 20 employés ont été les plus durement touchées par la pandémie. Comme les femmes sont plus susceptibles d’être propriétaires de nouvelles et de petites entreprises, elles sont les plus touchées», peut-on encore lire dans le site Web du PCFE.

Sabine Soumare note aussi que pendant la crise sanitaire, «certaines entrepreneures n’ont pas eu connaissance de l’existence des mesures de soutien du gouvernement fédéral pour aider les entreprises, et d’autres n’ont pas réussi à faire une transition afin que leur entreprise puisse continuer d’exister après la pandémie».

Elle remarque cependant que plusieurs femmes ont utilisé la pandémie à bon escient. «Certaines ont recréé ou renforcé leur entreprise. Certaines ont eu beaucoup plus de clients en fonction du secteur d’activités dans lequel elles se trouvent.»

Le PCFE a d’ailleurs lancé en juin dernier une plateforme de partage «dédiée aux femmes entrepreneures dans tout le pays ainsi qu’aux organismes qui les soutiennent [et permettant] aux femmes de s’adresser aux autres membres de la communauté pour accéder à leurs expertises et connaissances en demandant ou en faisant un don».

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