Un balado sur la vie des femmes durant la pandémie

La série de balados de l'AFFC veut donner à une grande diversité de femme l'occasion d'exprimer leur vécu pendant la pandémie.
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Publié 09/05/2020 par Éricka Muzzo

Pour inscrire la voix des femmes dans la mémoire collective de la pandémie, l’Association des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) vient de lancer une série de baladodiffusions intitulée Confidences téléphoniques: Femmes à l’heure de la COVID-19.

Dans le tout premier épisode, la commissaire du Yukon, Angélique Bernard, livre sa propre expérience de la situation.

«Je suis moi-même une passionnée de balados», témoigne la présidente de l’AFFC, Lily Crist. «J’en écoute énormément et je trouve qu’il y en a peu en français au Canada! Donc on a eu l’idée d’en créer un pour partager les expériences des femmes francophones et acadiennes en cette période de pandémie. C’est une manière de nous relier les unes aux autres, de savoir que nous ne sommes pas seules.»

Expériences variées

Il y a autant d’expériences de vie à l’ère de la CoViD-19 qu’il y a d’individus. Avec sa série de balados, l’AFFC compte donc parler à une grande diversité de femmes pour leur donner la chance d’exprimer leur propre vécu.

La présidente de l’AFFC, Lily Crist.

«On veut créer une mosaïque de voix, et chacune d’entre elles est aussi importante que les autres. On va essayer de parler à des mères au foyer, à des membres du personnel de la santé, à des enseignantes», énumère notamment la présidente.

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C’est d’ailleurs le témoignage du deuxième épisode: une enseignante de français en immersion ayant grandi en Colombie-Britannique et qui partagera sa perspective, mais aussi celles de ses élèves et de leurs parents.

«On sait que la charge mentale est plus importante pour les femmes depuis le début de la CoViD-19. On veut donc donner le micro à ces personnes qui sont très touchées: la vision de l’AFFC sera toujours de faire d’abord entendre la voix de toutes celles qui s’identifient en tant que femmes», souligne Lily Christ.

La francophonie en ligne

Ancienne présidente de l’Association franco-yukonaise (AFY), première francophone à occuper le poste de commissaire du Yukon et maman de deux garçons de 9 et 11 ans, Angélique Bernard ouvre le bal dans le tout premier épisode, qui dure quatre minutes.

«C’est sûr qu’il y a eu plusieurs annulations ou reports d’activités, mais le bon côté c’est que ça amène une certaine innovation dans la façon de rejoindre les membres [de la communauté]. Il y a des lectures d’histoires en ligne, des festivals de théâtre, donc les groupes n’ont pas arrêté leurs activités ; ils ont juste mis ça plus en ligne», souligne la commissaire, qui réside à Whitehorse.

Elle mentionne entre autres que des célébrations virtuelles auront lieu le 15 mai, Journée de la francophonie yukonaise. Pour l’édition 2020, l’AFY invite ses membres à célébrer à distance, l’évènement ayant pour thème «Tout l’monde dans l’salon!».

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Travail, école, famille

D’un point de vue plus personnel, la commissaire explique qu’elle-même, son mari et leurs deux enfants tentent de combiner le travail et l’école à la maison, mais aussi de passer du temps en famille; une valeur qu’elle espère que la société conservera davantage à l’issue de la pandémie.

La  commissaire du Yukon, Angélique Bernard. (Photo: L’Aurore boréale)

«Pour l’avenir, j’espère que ça va nous amener à une place où nos valeurs essentielles ressortiront plus. De prendre le temps de faire les choses […] Ça nous a ramenés à l’importance de prendre du temps en famille, de prendre du temps pour soi aussi. Et de prendre des nouvelles des autres! […] J’espère que ce côté-là, plus communautaire, de prendre soin des autres et de soi va rester», conclut Angélique Bernard.

Documenter les diverses réalités

Lily Crist espère que d’ici deux ou trois ans, lorsque la pandémie ne sera plus qu’un souvenir, les auditeurs pourront revisiter les balados et comprendre l’état d’esprit qui régnait durant cette période agitée.

«Les articles ou les conférences, ça ne transmet pas le même ressenti que la voix humaine! Certaines femmes ont des réalités très différentes, on veut leur donner la chance de partager ce qu’elles vivent en ces temps difficiles», témoigne la présidente de l’AFFC.

Cela faisait d’ailleurs un bon moment que l’organisme caressait l’idée de lancer son propre balado, mais la CoViD-19 a certainement précipité les choses. «D’habitude, on peut aller à la rencontre des membres, mais là ça n’est pas possible, donc c’est une façon d’amener le terrain à nous!»

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Bonne idée pour l’après-confinement

Mme Crist espère bien que le projet se poursuivra au-delà de la période de confinement. «J’adore vraiment les balados parce qu’ils permettent de se donner la main virtuellement, de se soutenir à distance. C’est une très bonne façon rejoindre les gens, notamment celles et ceux qui sont en milieu rural.»

L’AFFC, «vouée à la sensibilisation et la promotion du rôle et de la contribution des femmes francophones dans leur communauté et leur droit de vivre et s’épanouir pleinement en français», compte 14 organismes membres disséminés aux quatre coins du pays, qui représentent eux-mêmes des femmes francophones en milieu minoritaire.

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