Première rencontre
J’avais quinze ans. Je me gavais de westerns. J’étais à Middlebury dans le Vermont. Mes parents ont décidé de nous emmener mon frère et moi dans un périple d’est en ouest à travers les États-Unis. Je suis sortie un soir de la voiture, il venait de pleuvoir. On s’est approché du bord. Le Grand Canyon se déployait devant nos yeux émerveillés, des arcs-en-ciel ricochant sur ses parois rocheuses au-dessus du vide. Je me rappelle avoir eu cette impression d’être minuscule. Une puce dans un océan de pierres. Je me souviens que cela m’avait plu. Rassérénée.
Un sentiment qui m’est resté et qui refait surface plus de vingt ans après, alors que je survole à près de 300 mètres d’altitude à bord d’un Cessna, ces fascinantes formations plissant et creusant la terre rouge à des centaines de kilomètres sous moi. Comment ne pas frissonner en pénétrant dans l’un des décors les plus grandioses du monde?
Un peu d’Histoire…
Il y a plus d’un milliard d’années, environ quatre mille mètres de sédiments et de lave s’accumulèrent au fond des mers attendant les secousses et séismes qui les feraient jaillir et qui les façonneraient en chaînes de montagnes.
Quelques millions d’années plus tard, l’orogenèse du Laramide (à qui nous devons les montagnes à l’ouest du continent nord-américain) entraîne des déformations rocheuses que viennent accentuer des éruptions volcaniques et le travail d’érosion du fleuve Colorado.
Plus de quarante strates forment les falaises du Grand Canyon, en faisant un site remarquable qui s’étire sur 450 km de long avec une largeur qui varie de 5,5 km à 30 km et une profondeur moyenne de 1300 mètres.