Le directeur administratif du TfT récompensé pour sa bonne gestion

Travailler dans l’ombre

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Publié 14/06/2011 par Guillaume Garcia

Mardi 7 juin dernier, le quatrième prix Leonard McHardy et John Harvey était décerné à un administrateur qui a travaillé au moins 10 ans dans le milieu culturel. Le prix a été décerné lors de la soirée d’annonce des nominations des Prix Dora (Prix canadiens de Théâtre) et a récompensé un francophone, responsable d’un théâtre francophone, Ghislain Caron, directeur administratif du Théâtre français de Toronto. Entré au TfT il y a 22 ans comme télémarketeur, il a aujourd’hui en main les clés d’un budget de 1,5 million de $.

Parti de Trois-Rivières après des études en administration des affaires, il débarque à Toronto pour trois ans, avec l’objectif d’apprendre l’anglais. Il va à l’école et trouve un emploi d’été en télémarketing pour le théâtre français. À la fin de l’expérience, il part en vacances et à son retour, il a un message du TfT qui lui propose un poste d’assistant administratif et billetterie.

Après réflexion, il accepte l’emploi et deviendra responsable de la comptabilité, des levées de fonds, du marketing, des communications et devient finalement adjoint à la rédaction.

Le grand changement intervient après 10 ans, on lui propose le poste de directeur administratif, à égalité avec le directeur artistique.

«Après 22 ans, je suis toujours heureux d’être là. On a toujours des nouveaux défis, chaque nouvelle saison est un nouveau défi. Et puis j’adore l’équipe avec qui je travaille. Cette récompense fait un rayonnement sur le Théâtre français de Toronto. Ça fait reconnaître les francophones et surtout une compagnie francophone qui existe depuis près de 44 ans.»

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Ghislain ne s’attendait pas à travailler dans le milieu culturel, mais aujourd’hui il est fier de faire ce qu’il aime et ne le fait pas «pour la reconnaissance». Son travail consiste à assurer le financement des bailleurs de fonds, du budget, de l’embauche du personnel administratif; il négocie les offres et les contrats, les stratégies à long terme pour assurer la pérennité du TfT.

Sur son tableau de chasse, il peut se targuer d’avoir rétabli la bonne santé financière du Théâtre français de Toronto.

«Quand je suis arrivé en 99, on avait un budget de 500 000 $ et un déficit de 20%. Maintenant, je gère 1,5 million $ et il n’y a plus de déficit.» Ghislain Caron a trouvé dans la direction administrative un équilibre qu’il n’aurait pas pu trouver dans le cadre corporatiste classique. «C’est un bel équilibre entre gestion et milieu artistique. Une manière de travailler plus humaine. Dans tout ce qu’on fait, on voit un résultat, une production sur scène.»

Mais loin d’être un tyran des chiffres, Ghislain tient à ce que tout le monde comprenne bien les choix stratégiques faits lors des budgets et nous révèle sa grande fierté.

«Grâce à Creative Trust, on a réussi à créer un fonds de revenus. On a un budget équilibré, mais aussi un fonds de réserve.»

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Le prix qu’a reçu Ghislain Caron l’a ému et touché, mais il semble plus heureux d’apporter de la lumière sur le TfT que d’avoir reçu un prix.

«Être reconnu par le TfT, mais aussi par le reste de la profession ça fait chaud au cœur. Mais il me reste encore des gros projets.»

Après avoir réussi à déménager le TfT dans leurs locaux actuels de College Park, il espère réussir son prochain grand pari, «obtenir un théâtre avec le nom du TfT écrit en grand au-dessus.»

Pour votre curiosité, Ghislain a également appris l’anglais pendant ses 22 années passées à Toronto!

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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