Dans un environnement économique et politique international fait de compétition et d’oubli de valeurs, le Festival du conte de Toronto est une pause dans le temps et l’espace. C’est la Storyteller’s School of Toronto, dont Dan Yashinsky a été le co-fondateur en 1978, qui est à l’origine de cet événement. Le tout premier festival a eu lieu en 1979 en l’espace d’une journée! Le thème choisi pour 2006: «La paix sous toutes ses formes».
Le festival s’est déroulé du 31 mars au 9 avril dernier avec, pour le conte en français, deux points forts: Raconte encore! qui nous a offert un voyage au carrefour de l’émotion et de l’humour le 7 avril dernier au Victory Café et Stories in French for Families le 9 avril au Centre Harbourfront.
C’est au cours de ces spectacles que j’ai découvert quelques-unes des meilleures conteuses et chansonnières du Canada.
Il s’agit d’abord de Judith Poirier, originaire de Montréal et dont les contes reflètent l’héritage canadien-français. Elle a revisité l’histoire de sa famille et nous a fait découvrir le Montréal des années 1910-20 par l’intermédiaire de plusieurs personnages: Charles, âgé de 5 ans, qui découvre la ville en tramway au grand étonnement de sa mère, puis l’oncle Rémi, un très intéressant grossiste en bonbons, et enfin la grand-mère qui se faisait coiffer les jours d’accouchement… Judith Poirier pétille et pratique son art et son humour à travers tout le Canada, y compris au Yukon, au Manitoba et en Ontario.
Marylyn Peringer est une animatrice hors pair et une conteuse chevronnée dont la vocation s’est révélée lors d’un groupe de conversation français-anglais. Elle nous a fait découvrir les récits folkloriques et épiques provenant de la tradition classique. Elle visite régulièrement des classes d’écoles composées d’adolescents et partage avec eux sa passion et ses émotions.