Le cinéma iranien rythme très souvent l’actualité, tant sur le plan artistique que politique. En témoigne le succès de plusieurs films, dont Le Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami (Plame d’or 1997), Un temps pour l’ivresse des chevaux de Bahman Ghobadi (Caméra d’Or en 2000), Une séparation d’Asghar Farhadi (Ours d’or à Berlin, Cesar à Paris, Oscar du meilleur film étranger 2012), et tout récemment encore prix de la critique internationale (Fipresci) et Ours d’or pour Taxi de Jafar Panahi, cinéaste dissident condamné en 2010 à six ans de prison pour «propagande» contre le régime de Mahmoud Ahmadinejad.
Libéré sous caution, mais assigné à résidence et interdit de voyage, Panahi a tourné sous le manteau ce nouveau film ludique, dans lequel il joue un chauffeur de taxi dont les clients se font miroirs de la société iranienne. Son œuvre est aussi interdite de diffusion en République islamique.
C’est dans ce contexte religieux et politique restrictif que le cinéma iranien s’est taillé une place à part dans le paysage cinématographique mondial, par une approche unique qui n’aurait pas pu naître ailleurs que dans le contexte de l’Iran.
Les réalisateurs iraniens, surveillés par la censure, ont développé un langage très personnel pour décrire la réalité et la complexité de leur pays et parler des gens qui y vivent, créant un cinéma d’images et de symboles, empreint de poésie et d’humanisme.
Pour découvrir tous les chefs-d’œuvre qui ont jalonné l’histoire de l’Iran – pays pionnier en matière de cinéma – et comprendre comment ce cinéma a évolué dans un contexte d’interdits, la cinémathèque du TIFF Bell Lightbox propose du 5 mars au 4 avril, la série I for Iran: A History of Iranian Cinema by its Creators.