Le Chant du Monde est le titre d’un ensemble d’ouvrages de tapisserie comportant dix panneaux dont le créateur est l’artiste Jean Lurçat. C’est l’ensemble le plus important réalisé de nos jours en tapisseries de grandes dimensions, mesurant 80 m de long par 4,40 m de haut. Autrement dit, cet ensemble tient une place majeure dans l’art contemporain, et l’on ne saurait l’ignorer.
Jean Lurçat est né en 1892 à Bruyères, une petite ville aux abords du massif montagneux français des Vosges. Fils d’un receveur des Postes, il envisage des études de médecine qu’il abandonne très vite pour entrer dans l’atelier des arts décoratifs de Nancy, à environ 100 km de Bruyères.
À 20 ans, il quitte sa région et s’établit à Paris avec son frère. Il fréquente les milieux artistiques, découvre l’art moderne avec les peintres Henri Matisse, Paul Cézanne, Auguste Renoir, devient proche de Rainer Maria Rilke, Antoine Bourdelle, Élie Faure, et fonde avec trois amis les Feuilles de mai, une revue d’art à laquelle participent ces célébrités.
Après la guerre (1914-18), au cours de laquelle il a été blessé, il montre un intérêt pour la tapisserie. Il visite la manufacture des Gobelins et découvre en 1938 à Angers la tenture de L’Apocalypse (fin XIVe siècle), composée de six tableaux.
En 1939, Jean Lurçat est envoyé à Aubusson par l’État pour revitaliser l’art de la tapisserie. Le contact direct avec les liciers va alors modifier son travail de peintre cartonnier. ( L’Express du 4 août 2015 ou du 16 octobre 2012 expliquent la technique utilisée.)