Le réalisateur Costa-Gavras s’intéresse dans son dernier film, présenté en première au TIFF, au monde de requins qu’est la haute finance mondiale. Inspiré du bouquin Le Capital de Stéphane Osmont, faisant lui-même écho au livre Le Capital de Marx, le film met en scène Gad Elmaleh dans un rôle de patron de banque dont la maxime est «Voler aux pauvres pour donner aux riches». Gad Elmaleh et Costa-Gavras nous ont fait le plaisir de répondre à nos questions dans un hôtel du centre-ville.
Parlez-nous de votre personnage, Marc Tourneuil, le Robin des bois des riches?
Gad Elmaleh: C’est un personnage qui est finalement victime du système même s’il reste le héros du film. Ces mecs qui sont au pouvoir en veulent toujours plus, ils n’en auront jamais assez. Ce n’est même plus l’argent qu’ils veulent, c’est le pouvoir. Ils préfèrent avoir le contrôle que les millions. Le personnage est un homme sans qualités, sans valeurs. C’est un cynique, un menteur. Mais ça ne veut pas dire qu’il est fautif. C’est un des mecs de la machine.»
Le film ne donne-t-il pas dans la caricature du monde de la finance?
On a rencontré des banquiers avant de faire le film. Et bien, c’est assez proche de la réalité. La seule différence, c’est que pour la première fois la France est impliquée dans le film. Avant c’était toujours aux États-Unis, comme si nos banques n’avaient rien à voir là-dedans.
Avez-vous suivi la crise de près? Dans quelle mesure étiez-vous concerné?
J’étais dedans. Je lis l’actualité financière, ça m’intéresse. Je suis patron d’une boite, j’ai des employés. Maintenant que j’ai fait le film, je suis encore plus fataliste. Des fois je me dis que ça ne m’étonnerait même pas si j’allais à la banque et qu’on me disait « On n’a plus votre argent. C’est à cause d’une mauvaise manip, on a tout perdu ».
Vous avez tourné avec Woody Allen, Peter Jackson, Costa-Gavras. Vous voulez encore faire de la comédie, du stand-up?
Oui je veux continuer à faire les deux. Après, c’est certain que des expériences comme ça me montrent que je suis capable de faire autre chose. En plus avec un réalisateur comme Costa-Gavras, ça rend les choses plus faciles.