Il y a deux décennies, le physicien américain Alan Sokal avait proposé une étude bidon en physique à une revue d’études culturelles, Social Text. Celle-ci n’y avait vu que du feu et l’avait publiée. Trois chercheurs américains viennent de réussir le même coup, multiplié par sept.
En un an, ils ont proposé 20 études à des revues dites de sociologie, dont sept ont été publiées et quatre avaient déjà été acceptées pour publication lorsque, la semaine dernière, ils ont révélé leur canular.
La science des griefs
Mais à la défense de la sociologie, ils ont plus spécifiquement visé des sous-domaines: «études culturelles» et «études identitaires» incluant les études de genre, féministes, masculinistes ou d’obésité (fat studies).
Ils ont même inventé un mot pour les regrouper: les études de griefs (grievance studies), à l’intérieur desquelles «le savoir est basé de moins en moins sur le fait de trouver la vérité et de plus en plus sur le fait de s’occuper de certaines complaintes».
Et comme s’ils avaient voulu s’assurer de ne pas être catalogués, comme l’avait été Sokal, dans une «guerre» opposant «la science» aux «sciences sociales», deux de ces chercheurs, Helen Pluckrose et Peter Boghossian, sont eux aussi en sciences sociales, respectivement en études féministes et en philosophie. Le troisième, James Lindsay, est mathématicien.