Le Canada respecte enfin son objectif en immigration francophone hors Québec

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Le ministre de l’Immigration confirme que 4,44% de nouveaux arrivants francophones sont arrivés au Canada hors Québec en 2022. Photo: iStock.com/AlxeyPnferov
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Publié 23/01/2023 par Inès Lombardo

Il aura fallu 20 ans au ministère de l’Immigration pour respecter sa cible de nouveaux arrivants francophones à l’extérieur du Québec. Le ministre de l’Immigration confirme que ce sont 4,44% de nouveaux arrivants francophones qui sont arrivés au Canada en 2022.

Les francophones peuvent constater l’atteinte d’un palier. «Et ce, un an avant la date prévue», a souligné Marie-France Lalonde en conférence de presse le 23 janvier dans une école secondaire francophone de Sturgeon Falls, dans le Nord de l’Ontario. La secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration a affirmé «avoir eu des frissons» en faisant l’annonce.

«Ce sont 16 300 francophones qui sont arrivés au Canada l’an dernier. Une augmentation de 450 % depuis que notre gouvernement est au pouvoir», a-t-elle ajouté.

En 2001, la population francophone hors Québec représentait 4,4% de la population canadienne. C’est ce qu’a rappelé l’étude du Commissariat aux langues officielles (CLO) publiée le 30 novembre 2021.

Pour assurer le maintien du poids démographique de cette frange de la population, ce pourcentage est devenu une cible pour l’immigration francophone hors Québec, qui devait être atteinte dès 2008.

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La cible a ensuite été repoussée à 2023.

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Le ministre de l’Immigration Sean Fraser et sa secrétaire parlementaire Marie-France Lalonde. Photo: Inès Lombardo, Francopresse

Écart de plus de 2% depuis 2021

À la fin de 2021, «à l’approche de sa nouvelle échéance», le CLO constatait qu’«il était incertain que la cible serait atteinte». En 2021, l’immigration francophone hors Québec représentait 1,95%, un taux bien en deçà des 4,4% prévus depuis 2003.

Le recensement de 2021 indiquait que «la proportion d’immigrants récents établis à l’extérieur du Québec et n’ayant que le français comme première langue officielle parlée (PLOP) était de 2,1%». Une légère baisse comparativement aux données de 2016 qui en recensaient 2,6%.

Selon IRCC, le bond considérable de nouveaux arrivants francophones au Canada entre 2021 et 2022 est dû en grande partie à l’ouverture des frontières après la pandémie.

«La stratégie du Canada pendant la pandémie était d’admettre les personnes qui étaient déjà au Canada comme nouveaux arrivants. Aujourd’hui, les frontières sont ouvertes, beaucoup sont arrivés», a justifié le ministre Fraser en conférence de presse.

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Selon sa secrétaire parlementaire, Marie-France Lalonde, «il reste du pain sur la planche pour atteindre un nouveau but». Surtout dans un contexte où les francophones hors Québec assistent à leur perte de poids démographique, confirmé par le recensement 2021.

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Les nouveaux arrivants francophones au Canada, à l’extérieur du Québec. Source: IRCC

3,3% de francophones à l’extérieur du Québec

Les francophones hors Québec représentent 3,3% de la population canadienne, selon les données du recensement publiées le 17 août 2022 par Statistique Canada. Un recul de 0,3% alors qu’ils représentaient 3,6% de la population en 2016.

«Nous marquons un jalon très important après deux décennies de travail incessant», a confirmé Yves-Gérard Méhou-Loko, vice-président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada.

«On a atteint le camp de base. Maintenant nous sommes prêts à viser le sommet, en nous donnant une nouvelle cible plus élevée qui permettra de rétablir le poids démographique des communautés francophones et acadiennes à ce qu’il était avant 2001.»

En 2022, la FCFA a recommandé au ministère de l’Immigration l’adoption d’une nouvelle cible progressive établie à 12% dès 2024 pour atteindre 20% en 2036.

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Selon l’organisme, ces cibles permettraient de renverser le déclin démographique de la francophonie.

Il «n’est pas possible d’obtenir demain 12%, car il n’y a pas de candidatures [pour atteindre cette cible] dans le système d’immigration», a indiqué le ministre Fraser questionné par Francopresse.

«Je n’ai pas d’annonce aujourd’hui pour de nouvelles cibles. C’est essentiel pour le gouvernement fédéral de participer aux évènements de recrutement et de promotion. C’est essentiel de faire des investissements dans les organismes d’établissement, et essentiel de continuer à utiliser le nouvel outil pour sélectionner les personnes qui ont les compétences nécessaires et linguistiques. Mais le gouvernement doit continuer de travailler avec les parties prenantes pour assurer de nouvelles cibles réalisables», a-t-il ajouté.

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