«Le Canada n’est pas immunisé contre l’islamophobie»

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Publié 19/04/2016 par Harriet Vince

«Pour lutter contre les préjugés sur les musulmans, c’est important que les médias en discutent», explique le chroniqueur du Toronto Star Haroon Siddiqui lors d’une conférence, dimanche, sur «les médias, les musulmans et la liberté d’expression» au Musée de l’Aga Khan à Toronto.

«Ce n’est pas parce qu’une petite minorité de musulmans font de mauvaises choses que tous les musulmans sont comme cela.»

Cette première d’une série de six conférences sur «l’Islam et les musulmans au 21e siècle», qui aura lieu jusqu’au 10 juillet dans ce musée, conférence s’est déroulée dans une salle comble.

S’inscrivant dans une volonté d’encourager le débat sur des problématiques mondiales, elle veut étudier le modèle du pluralisme canadien et la représentation des musulmans dans les médias au 21e siècle.

Haroon Siddiqui, originaire de l’Inde, est journaliste à Toronto depuis 37 ans. Particulièrement reconnu pour sa diversité en matière de reportages, il a écrit de nombreux articles concernant les femmes, les immigrants, minorités et, depuis le 11 septembre 2001, il s’intéresse beaucoup à la question des musulmans.

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Cette conférence était un moyen pour lui d’analyser comment les médias parlent et relatent de la question des musulmans au Canada. Il y a selon lui beaucoup de préjugés dus à l’islamophobie, d’où «l’importance de régler ces problèmes en essayant de comprendre de quoi souffre le pays», souligne-t-il.

«Longtemps, j’ai pensé que le Canada serait immunisé de ce genre de problèmes tels que l’islamophobie. On pense pouvoir aider, comme avec la Charte des valeurs de Pauline Marois au Québec, qui se dit féministe en forçant les femmes à retirer le voile…»

Malgré le fait que les musulmans soient la deuxième population la plus éduquée au Canada, et qu’ils aient l’un des taux d’emploi les plus forts, beaucoup de clichés demeurent «Malgré le manque de preuves, les Musulmans restent de mauvaises personnes selon le point de vue populaire», s’indigne Haroon Siddiqui.

De même, notre manière d’exercer la liberté d’expression apparaît peu cohérente pour ce journaliste.

Siddiqui a été président de Pen International, un groupe d’écrivains qui milite pour la liberté d’expression. À son avis, les Canadiens sont beaucoup moins prompts à défendre cette liberté quand les opinions exprimées déplaisent aux gais ou aux juifs, que lorsque ce sont les musulmans qui sont attaqués.

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La prochaine conférence de cette série, le 1er mai, portera sur «le Coran au 21e siècle» selon Walid Saleh de l’Université de Toronto.

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