Cheryl Rondeau est de ces artistes qui tentent de capter ces moments infimes, où tout bascule. Comme lors d’une chute. Cet instant où le corps est suspendu dans l’air, en mouvement. Dans son exposition, intitulée Passages, présentée à la Galerie Glendon, elle explore cette thématique.
Toutes les photos que Cheryl Rondeau a réalisées mettent en scène une chute de vélo. «Je voulais me concentrer sur un geste précis et en faire le portrait», explique-t-elle. «Cet instant de la chute est à la fois simple et dramatique. C’est le passage d’un état à un autre. On perd le contrôle, on ne sait pas ce qui va arriver.»
Sur les photos, on aperçoit, au loin, un corps au sol, dans des positions différentes, juste après avoir chuté. À ses côtés, son vélo jonche le sol. Les clichés ont été pris à Ottawa, dans le quartier Plaines Lebreton.
Anciennement francophone, le quartier a été laissé à l’abandon pour son insalubrité pendant de nombreuses années.
Depuis quelque temps, il est en plein changement. On y construit des condos, et le musée de la guerre d’Ottawa y est implanté. «Je n’ai pas choisi ce lieu par hasard», sourit Cheryl Rondeau.