L’art créole à la galerie Céline-Allard: Haïti chante toujours!

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Publié 27/07/2010 par Annik Chalifour

Le Festival Kompa Zouk Ontario (FKZO) propose une exposition d’œuvres d’artistes haïtiens intitulée HAITI chante et danse encore! à la galerie Céline-Allard du 22 au 30 juillet: un voyage rythmé pour le plaisir des sens artistiques, offert en collaboration avec la Galerie d’art Émeraude Michel établie à Montréal.

Que ce soit à travers les sculptures de Nacius Joseph ou de Serge Jolimeau, les palettes du coloriste Lafortune Félix et le symbolisme de Stivenson Magloire ou de Levoy Exil, artistes du groupe Saint-Soleil en Haïti qui ont enthousiasmé André Malraux, les détails et les mouvements d’Éric Carrénard ou de Julio Lambert, l’exposition présente, sans interdit, les rythmes et chants d’Haïti qui marquent la vie créative des Haïtiens au quotidien, ses carnavals et ses danses vaudous.

«Toujours et dans tout, Haïti continue de chanter, de danser, mais aussi de peindre et de créer», s’est exclamée Émeraude Michel, galeriste et collectionneuse, instigatrice de l’exposition. Voilà d’où vient le thème de cette exposition vibrante d’émotions.

Collection inédite

Haïti chante et danse encore regroupe une sélection étonnante d’oeuvres d’artistes et d’artisans haïtiens contemporains et d’antan.

Le thème central de l’exposition, axé sur la danse et le chant, relie les visiteurs au coeur de la culture et des moeurs haïtiennes. On peut y admirer une série exclusive de 17 acryliques sur toile; trois oeuvres en fer découpé et martelé, un art issu de l’Afrique très reconnu dans le milieu artistique haïtien; deux sculptures en bois blanc et en acajou.

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Cinq bouteilles en verre recouvertes de tissus associés aux couleurs des divinités vaudous, deux drapeaux vaudous confectionnés de perles et de paillettes provenant de l’atelier de perlage en Haïti ainsi qu’un chacha, instrument de musique servant à animer les cérémonies vaudous, attirent l’attention.

Les prix des tableaux varient entre 230$ et 2400$ dont les profits serviront à appuyer les oeuvres d’organismes d’aide en Haïti.

Danse et Vaudou

Plusieurs oeuvres font référence à la danse comme indissociable du Vaudou. Rara Saint-Jacques de Julio Lambert où on repère toutes les couches de la société haïtienne au sein d’un festival décoré de signes vaudous; Rara aux joncs d’Ismael Saincilus illustrant une danse de carnaval associée aux rites du Vaudou; Danse des Guédés (esprits de la mort) de Gérard Valcin décrivant la cérémonie du passage à la mort avec de la danse et des chants dans un cimetière, pour n’en mentionner que quelques-unes.

Le Vaudou s’est implanté dans les Caraïbes avec l’arrivée des Africains à l’époque de l’esclavage. En Haïti, le culte du Vaudou a résulté du contact des religions africaines avec les croyances de la religion catholique.

«Le Vaudou est comme un tremplin sur l’Afrique, ses cultures et ses religions», a commenté Jacques Saint-Phard, guide bénévole du FKZO et technologue en architecture ayant participé à l’organisation de l’exposition.

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«Le culte a survécu dans différents environnements socioculturels pendant des siècles et existe encore aujourd’hui, sous diverses formes, grâce à sa tolérance et à sa grande capacité d’adaptation.»

Art et design

Originaire des Gonaïves en Haïti, Émeraude Michel a toujours baigné dans un univers artistique, avec un père tailleur et une mère couturière dont les activités économiques ont permis de soutenir une famille de cinq enfants, et sa sœur Émeline Michel, devenue chanteuse de musique du monde.

Suite à ses études en gestion de PME et design de mode, Émeraude a commencé à tracer son chemin de collection en collection, incluant des costumes de scène, de carnavals et d’accessoires de mode en Haïti.

Sa rencontre avec celui qui est devenu son mari, le Dr Carlos Jara, d’origine chilienne et grand collectionneur d’art haïtien, a redirigé la designer vers la cause des artistes visuels d’Haïti. Dès lors débute sa grande aventure dans le monde de l’art et la mode, où l’inspiration d’Émeraude puise sa richesse dans les éléments de sa culture et ses voyages.

La galeriste et designer vit au Canada depuis 1999 où elle continue à laisser son empreinte sur sa conception exotique et précieuse du Artwear, mais aussi à représenter les artistes d’ici et d’ailleurs pour son amour de l’art.

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Info: www.emeraudemichel.com

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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