On ne pensait pas subir des reculs et devoir faire du rattrapage, en matière de droits linguistiques, au cours de l’année du 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles du Canada.
C’est ce qu’a déploré le commissaire fédéral aux langues officielles, Raymond Théberge, en ouverture du «Grand débat» de Radio-Canada Ontario sur la «crise linguistique» au pays, diffusé en direct devant un public clairsemé dans l’atrium de son édifice de la rue Front ouest à Toronto.
Six panélistes ont discuté de bilinguisme personnel et institutionnel, de l’Université de l’Ontario français et des arts, en passant par l’immigration et le populisme, sans accoucher d’une vision cohérente de la francophonie en 2030: la dernière question posée par les animateurs Gabrielle Sabourin et Mathieu Nadon.
Saine démocratie
Pour Melchior Mbonimpa, prof à l’Université laurentienne qui maîtrise six langues, «ça ne devrait pas être la mer à boire que de parler deux langues». Or, pas plus de 20% des Canadiens parlent l’anglais et le français, notamment en raison de la concentration des francophones au Québec et de leur faible poids démographique ailleurs au pays.