Dramaturge, romancier, nouvelliste, essayiste, cinéaste, traduit en 40 langues et joué dans autant de pays, Éric-Emmanuel Schmitt est l’auteur que je vous ai présenté en avril (Les deux messieurs de Bruxelles). J’ai maintenant lu Les perroquets de la place d’Arezzo, un roman dont l’action se situe toujours à Bruxelles. On y apprend que la vie ressemble à un manège. «On monte ou on descend à volonté. Chacun décide comment il sera heureux à sa façon.» Hétéros ou pas!
Autour de la place d’Arezzo, où les grands platanes ont été envahis par les perruches et les perroquets, vit une des populations les plus huppées de Bruxelles. S’y croisent le fonctionnaire et l’étudiant, le bourgeois et l’artiste, la poule de luxe et la veuve résignée, mais aussi la fleuriste et l’irrésistible jardinier municipal.
Humbles ou orgueilleux, conquérants ou vaincus, couples ou solitaires, tous sont gouvernés par leurs passions, leurs désirs, leurs fantasmes amoureux et sexuels. Tous reçoivent un billet identique, une bombe à retardement. On peut y lire: «Ce mot simplement pour te signaler que je t’aime. Signé: tu sais qui.»
Il s’ensuit un ballet qui ressemble au scénario de tous ces perroquets, aras et cacatoès qui piaillent, crient et volètent, place d’Arezzo. Le résultat est une intrigue diverse, vivante et, surtout, bordélique. L’auteur noircit 730 pages de petites mises en scènes qui incluent toutes les orientations.
Pour Éric-Emmanuel Schmitt, «la sexualité reste l’expérience du désir, donc toutes les sexualités s’avèrent naturelles, même les minoritaires».