À peine l’intense promotion effectuée pour la sortie des Invasions barbares, l’idée de L’Âge des ténèbres avait germée dans l’esprit de Denys Arcand. Le troisième épisode de sa trilogie, débuté en 1986 avec Le déclin de l’empire américain, clôt donc une touchante introspection au coeur de l’être humain menée de main de maître par le cinéaste québécois.
Son mariage est un désastre, sa paternité un rêve avorté et sa vie professionnelle une cinglante désillusion. À bientôt quarante ans, Jean Marc Leblanc (Marc Labrèche) désespère de trouver à sa vie un quelconque attrait.
Son bonheur, il le trouve dans les rêves qui ponctuent son quotidien. Un jour auteur à succès, le lendemain preux chevalier à la conquête de sa belle, ses projections oniriques lui permettent de s’échapper un instant de son triste quotidien fait de redondances. Une solution de renfort, tandis que s’écroule peu à peu son monde réel.
Présenté en clôture du festival de Cannes 2007, L’Âge des ténèbres avait suscité un certain scepticisme auprès de la critique. Jugé parfois lent, dénué de la même profondeur que ses prédécesseurs, il avait été présenté comme un bon film malheureusement décrédibilisé par l’attente dont il avait été l’objet.
Avec le recul, s’il est indéniable que L’Âge des ténèbres n’est pas le chef d’oeuvre que l’on aurait aimé voir poindre, la production de Denys Arcand reste une valeur sûre.