«La raison pour laquelle on ne parle pas de Lafontaine et Baldwin est qu’on a établi une histoire officielle avec, comme événement clé de la démocratie canadienne, la Confédération de 1867, et un personnage clé, John A. MacDonald», considère John Ralston Saul qui vient de publier Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert Baldwin.
Ce dernier ouvrage du philosophe et historien traite d’une partie de l’histoire du pays peu connue des Canadiens, mais qui, pour lui, est particulièrement importante.
Cet ouvrage relate en même temps une grande amitié et une collaboration politique exemplaire entre deux hommes, l’un anglophone protestant du Haut-Canada (aujourd’hui l’Ontario) et l’autre francophone catholique du Bas-Canada (aujourd’hui le Québec), à savoir respectivement Robert Baldwin et Louis Hippolyte Lafontaine.
Cette collaboration permettra en grande partie d’obtenir, vers la fin des années 1840, la responsabilité ministérielle, c’est-à-dire de faire en sorte que les ministres rendent compte de leur administration devant les députés élus au Parlement plutôt qu’au roi ou gouverneur de la colonie.
«Baldwin et Lafontaine sont deux hommes très solitaires, mais lorsqu’ils se rencontrent une forte amitié nait», explique John Ralston- Saul qui étudie cet épisode historique depuis plus de 15 ans et a notamment épluché des quantités de courrier entre les deux hommes politiques. «On peut consulter ces correspondances à la bibliothèque de référence sur Yonge et Bloor dans la salle Baldwin.»