Dans le cadre de sa liberté d’expression durant une campagne électorale ou autrement, un gouvernement ou un parti politique peut stick it to un autre palier de gouvernement ou un autre parti politique (dans les mots du ministre de l’Énergie de l’Ontario, Greg Rickford).
Cependant, un gouvernement ne peut pas exiger que des détaillants privés affichent un autocollant à cet effet. C’est le cas de l’affichage obligatoire de l’autocollant provincial contre la taxe carbone fédérale sur les pompes à essence.
Les articles 2, 4, et 5 de la Loi de 2019 sur la transparence de la taxe fédérale sur le carbone, ainsi que le Règlement 275/19 pris en application de cette loi, violent le droit constitutionnel à la liberté d’expression, prévu à l’alinéa 2(b) de la Charte canadienne des droits et libertés. Ils sont donc nuls et sans effet: les propriétaires de pompes à essence sont libres de maintenir les autocollants sur leurs pompes ou de les retirer, comme ils l’entendent.
Voilà la conclusion de la décision de 18 pages, rendue publique le 4 septembre dernier par le juge Edward Morgan, de la Cour supérieure de justice de l’Ontario, dans le dossier où l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) poursuivait le Procureur général de l’Ontario.
La législation contestée
En mai 2019, l’Assemblée législative de l’Ontario adopte la Loi de 2019 sur la transparence de la taxe fédérale sur le carbone, dans laquelle le paragraphe 2(1) requiert qu’un avis expliquant certaines redevances sur le prix de l’essence soit apposé de la façon prescrite sur chaque pompe à essence se trouvant au point de vente au détail.