«L’idée de bilinguisme juridique évolue dans le bon sens au Canada. Des résultats concrets en témoignent, qu’il s’agisse de politiques gouvernementales fédérales en matière linguistique, d’accès bilingue aux lois, règlements et décisions – judiciaires ou autres –, et du droit d’ester devant les tribunaux dans la langue officielle de son choix.»
Invité à prendre la parole pour clore la 6e Conférence annuelle de l’Association internationale des commissaires linguistiques, tenue les 26 et 27 juin à Toronto, Richard Wagner, juge en chef de la Cour suprême du Canada, a fait le lien entre l’accès à la justice et la protection des minorités linguistiques.
Problèmes récurrents
En discutant de l’importance, pour une société plus forte et inclusive, d’assurer aux membres des communautés linguistiques qui la composent un accès réel à la justice, il signale que, malgré les progrès, les problèmes d’accès à la justice dans la langue officielle minoritaire n’ont pas disparu.
Au contraire. Se basant sur le plus récent rapport du Commissaire aux langues officielles du Canada qui témoigne de certains des problèmes récurrents en la matière, il souligne qu’«il arrive encore trop souvent qu’un citoyen qui parle la langue officielle de la minorité se heurte, dans sa quête de justice, à des obstacles qui le contraignent à transiger avec le système de justice dans la langue de la majorité, et ce, en dépit de ses droits à l’effet contraire».
Pourtant, en matière de droits linguistiques, s’il existe un lieu où les plateaux de la balance devraient être équilibrés, c’est bien devant les tribunaux.