Certains se demandent si l’ère des réseaux sociaux facilite la diffusion des sciences. Certes, il n’a jamais été aussi facile de partager du contenu aux masses, mais la population profite-t-elle vraiment de la diffusion des savoirs?
L’océanologue Daniel Pauly a assisté à la transition vers le numérique. Âgé de 73 ans, il a été l’un des premiers dans son domaine à utiliser les micro-ordinateurs, «des Apple II», se souvient-il, pour développer d’immenses bases de données en halieutique, là où d’énormes machines étaient auparavant nécessaires.
Une révolution comme l’imprimerie
Le professeur à l’Université de la Colombie-Britannique voit d’énormes avantages dans les nouvelles technologies: «Google Scholar est un outil merveilleux. Wikipédia, c’est le savoir de l’humanité à la disposition de n’importe qui. C’est un rêve de l’époque des Lumières qu’on est en train de réaliser: l’homme qui sait tout. C’est une puissance cognitive incroyable.»
Internet aurait ainsi le même effet, sinon plus vaste encore, que l’imprimerie du 15e siècle dans la diffusion du savoir.
Pour le meilleur et pour le pire
Le hic, c’est que le rêve de d’Alembert et ses amis encyclopédistes cohabite avec «le pire», nuance le chercheur. «Je déteste les réseaux sociaux d’une haine implacable», assène-t-il. «Ils isolent les gens et créent des pseudocommunautés qui suivent leurs propres idées sans avoir à se justifier auprès d’autres personnes.»