Chaque année, la troupe des Anciens de l’Université de Toronto présente une ou deux pièces de théâtres. C’est une tradition de longue date puisque Paulette Collet, alors professeure de littérature au Collège Saint-Michael de l’Université de Toronto, a commencé à monter des pièces de théâtre avec ses étudiants en 1969. Le nom de troupe des Anciens de l’Université de Toronto date de 1995. Cette année, Mme Collet nous présentait Le Pompier de Marcelle McGibbon et Les Fourberies de Scapin de Molière.
Le Pompier est une pièce d’une auteure franco-ontarienne, Marcelle McGibbon qui a remporté des prix pour ses pièces radiophoniques. Écrite en 1972, la pièce dure une trentaine de minutes. Elle traite d’un personnage, Dadaillon, dont la mère voulait qu’il devienne pompier. Elle le forçait, tout petit, à manger du pâté d’éléphant afin de devenir plus fort.
Une fois adulte, Dadaillon poursuit le rêve de sa mère et tente d’être pompier. Pour ce faire, il continue son régime composé de pâté d’éléphant et d’épinards mais n’arrive pas à atteindre les cinq mètres de hauteur nécessaires(!). Son parcours se poursuit avec le rejet de l’amour d’une jeune fille afin de poursuivre son rêve et se termine avec l’amertume d’un homme âgé face à ses échecs.
La deuxième pièce, Les Fourberies de Scapin de Molière, datant de 1671, dure une heure et quart. Rappelons que le sujet est l’amour caché de deux jeunes issus de la bourgeoisie qui décident, malgré les coutumes de l’époque, d’aimer de jeunes femmes sans l’accord de leurs pères. Octave s’est marié en secret avec Hyacinte, jeune fille pauvre au passé mystérieux, et Léandre est tombé amoureux d’une Égyptienne. Les pères rentrent de voyage et seuls les talents de comploteur de Scapin, le serviteur de Léandre, peuvent sauver momentanément les deux jeunes de la foudre paternelle, jusqu’à ce que la situation se résolve.
Il faut relever que si les pièces au départ semblent contraster de par le sujet traité, en définitive, deux choses les rejoignent: l’humour et l’absurde. Le Pompier est une comédie teintée d’humour noir. Selon Mme Collet, «ce n’est pas une pièce logique mais c’est une pièce quand même qui a un sens comme la plupart des pièces absurdes, c’est une pièce sur les ravages que peut causer l’ambition.»